Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, Dr. Moez Joudi, président de l’Institut Tunisien des Administrateurs (ITA), revient sur le coût du confinement total. Et ce, essentiellement au niveau économique.
En effet, Moez Joudi constate que la crise sanitaire de la Covid-19 a causé beaucoup de dégâts; notamment économiques, à l’échelle internationale. Deux mois de confinement total c’est-à-dire l’équivalent d’un arrêt de 50% à 70% de l’activité économique. « 50% c’est vraiment au meilleur des cas, dans les pays qui ont su optimiser la gestion de cette crise ».
Par ailleurs, il affirme que les effets sont directs et collatéraux. De ce fait, la production s’est arrêtée dans la plupart des pays dans le monde. Les travaux, les bâtiments, le transport et les services étaient également à l’arrêt. Mais aussi les investissements, les projets, l’entrepreneuriat, les financements, les transactions et la création d’entreprises.
D’ailleurs, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’économie mondiale pourrait connaître une contraction de 2,4% en 2020. Bien avant d’atteindre une croissance de 3,3% en 2021.
Tunisie : en six semaines de confinement total, perte de 6 à 8 milliards DT du PIB
En Tunisie, le secteur industriel est, selon M. Joudi, le plus touché par la crise sanitaire. Selon une étude d’évaluation intitulée « L’impact de la Covid-19 sur la Tunisie: économie, système agroalimentaire et ménages » et réalisée par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ), la production industrielle est impactée à hauteur de 52,7%. Quant aux secteur des services et de l’agriculture, ils sont respectivement impactés négativement à 49% et 16,2%.
A cet égard, Moez Joudi estime qu’en six semaines de confinement total, la Tunisie a perdu au moins six à huit milliards de dinars du PIB. Ce qui entraînerait, selon ses dires, une croissance négative mensuelle de -3% sur un mois.
Dans ce sens, notre interlocuteur déclare que la reprise est encore lente et le rythme de croisière ne sera atteint qu’à la fin 2020-premier trimestre 2021.
Au final, il assure que 2020 est une année perdue au niveau économique. Et qu’il faut penser à en limiter les dégâts et se préparer pour 2021.