Une conférence se tient aujourd’hui au siège du ministère du Développement et de la Coopération internationale (MDICI). Elle porte sur les résultats de l’étude d’impact économique de la pandémie de Covid-19 sur l’économie tunisienne. Etude lancée par le PNUD, en étroite collaboration avec le MDICI.
La conférence de presse s’est tenue en présence du ministre Slim Azzabi et du Représentant Résident du PNUD, Steve Utterwulghe. Afin de présenter les principaux résultats de l’étude.
Tout d’abord, Selim Azzabi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale tenait à saluer la collaboration avec le PNUD.
Puis, il rappelait, par la même occasion, que cette collaboration dure depuis des décennies. Et, « à l’instar de la relation avec l’ensemble des agences du Système des Nations unies, traduit l’engagement du gouvernement tunisien. Et ce, dans l’effort d’alignement de ses politiques et programmes avec les objectifs de l’Organisation des Nations unies. En termes de développement durable, de lutte contre la pauvreté ou encore d’appui à la décentralisation ».
Le ministre a, en outre, remercié les équipes du MDICI, de l’INS et de l’ITCEQ. Lesquelles, en partenariat avec le PNUD Tunisie, permettaient l’élaboration de cette étude.
Vulnérabilité des ménages et des micro et très petites entreprises
A cet égard, l’étude présentée aujourd’hui est une analyse en termes de vulnérabilité des ménages et des micro et très petites entreprises.
Ainsi, un rappel des principaux indicateurs faisait l’objet de la première partie de l’étude sur l’impact macroéconomique de la Covid-19 en 2020. A savoir sur: les échanges commerciaux; l’investissement (-4,9%); la consommation (-8%); la pauvreté monétaire (19,2%); les revenus; et le taux chômage (21,6% soit 274 500 nouveaux chômeurs).
En effet, la récession économique prévue se traduirait par un ralentissement de la croissance de certains types d’impôts et une contraction d’autres. Et ce, par rapport au scénario de référence sous la loi de finances 2020.
Par conséquent, les résultats de l’étude indiquent: une hausse de 1,5% des impôts indirects contre 11%; une hausse de 1,4% de progression des impôts sur le revenu des personnes contre 9,5%; et une baisse de 6% de progression des impôts sur les sociétés contre 4,6%.
Alors, il en ressort que les secteurs les plus impactés par la crise, en termes de chiffre d’affaires, seraient: les industries non-manufacturières (-29%); le tourisme (-23%); le transport (-19,6%); et le textile (17,7%).
De plus, l’étude démontre une vulnérabilité financière des moyennes et très petites entreprises; avec de fortes disparités régionales et par secteur d’activité. Pour ces entreprises, le Nord-Ouest, le Grand Tunis et Nord-Est, le Centre-Est et le Sud-Ouest sont les régions les plus impactées par la crise.
Il ressort aussi de cette étude une augmentation de la pauvreté monétaire et multidimensionnelle et une augmentation des inégalités des revenus et d’opportunités.
A la lumières des résultats de cette étude, il a été proposé un ensemble d’interventions à court et à long termes.
Interventions à court terme:
- Un appui financier de 447,5 MDT aux MTPE pour chaque trois mois de confinement;
- Institution de la microfinance comme levier de financement pour les petites structures de production et populations vulnérables
- Mobilisation de fonds auprès de la diaspora;
- Unités de coordination entre les différents niveaux d’autorité;
- Des plateformes numériques couplées à des applications mobiles pour le recoupement d’informations sur les mesures de soutien financier;
- Une assistance aux citoyens analphabètes en matière de procédures d’enregistrement de leurs demandes et de suivi de leurs requêtes;
- Mise en place de programmes d’encouragement à la mobilité des travailleurs entre les secteurs, pour réduire la vulnérabilité des populations;
- Soutien aux ménages vulnérables non-propriétaires d’un logement;
- Un soutien financier aux étudiants boursiers issus de familles aux revenus faibles;
- Soutien aux migrants, réfugiés et demandeurs d’asile en situation irrégulière.
Intervention long terme
- Renforcement de la connexion des populations et régions entre elles pour libérer le potentiel économique des régions intérieures en catalysant les dynamiques de développement régional;
- L’Économie Sociale et Solidaire comme levier de développement, de création de richesses et d’inclusion des populations vulnérables;
- Réduction des inégalités d’accès à la technologie pour faciliter l’accès aux marchés et la continuité de l’activité;
- Encouragement de la généralisation de centres de formation aux technologies numériques afin de réduire la fragilité et précarité des jeunes chômeurs;
- Priorisation de la formalisation du secteur informel;
- Adresser la question fondamentale du financement de la réponse à la Covid-19 sur le long terme pour le renforcement de la résilience;
- Élargissement de l’espace budgétaire par l’instrument fiscal;
- La rationalisation des dépenses publiques (système de subventions);
- Accélération et concrétisation de la dématérialisation des moyens de paiement permettant d’intégrer la monnaie circulant actuellement hors du circuit financier formel;
- Mise en place d’instruments de financement innovants et axés sur le renforcement de l’accès au financement par les populations vulnérables.
M.T