Le système fiscal tunisien privilégie les formes d’impôts les plus inéquitables. Il pénalise de ce fait les classes moyennes et pauvres du pays. En plus de priver l’État de revenus importants. Tel est le constat fait par le rapport publié, mercredi, par l’organisation de lutte contre la pauvreté » Oxfam » Tunisie .
Le système fiscal tunisien creuse les inégalités entre les Tunisiens. D’ailleurs, il attire l’attention sur le risque de voir ces inégalités se creuser davantage avec le coronavirus.
Rappelons qu’en 2017, les 10% les plus riches détenaient plus de 40% du revenu national, contre seulement 18% pour la moitié de la population la moins aisée, affirmant que « les citoyens ne disposant pas tous du même statut, ne sont pas tous égaux face à l’impôt » .
La contribution rapporte en moyenne 0,2% de recettes fiscales
Oxfam pointe du doigt, notamment, les écarts dans ce domaine entre les salariés et les travailleurs indépendants soumis au régime forfaitaire et dont la contribution rapporte en moyenne 0,2% de recettes fiscales.
Il affirme aussi que les « revenus du capital » sont également moins imposés que ceux du travail et se voient appliquer un taux proportionnel de 10% ».
Par ailleurs, le rapport s’attarde aussi sur la dégradation des services publics. Tout en notant que « sous l’impulsion des politiques d’austérité encouragées par le Fonds Monétaire International (FMI), les parts des dépenses d’éducation et de santé dans le budget de l’Etat ont subi une forte baisse entre 2011 et 2019. Cette baisse est passée respectivement de 26,6% à 17,7% pour l’éducation et de 6,6% à 5% pour la santé ».
Pour Oxfam la pandémie a mis à nu la fragilité du système public de santé. Ce qui constitue une opportunité pour le gouvernement de mener une réforme ambitieuse de la fiscalité de manière à répondre à son obligation de justice fiscale.
En outre, elle note « les écarts constatés en termes d’éducation, de santé, de pauvreté, d’infrastructures ou encore d’accès à l’emploi. D’ailleurs, les écarts ne cessent en effet de s’amplifier entre d’un côté les régions côtières où se concentrent les compétences et opportunités économiques, et de l’autre, les régions intérieures peu industrialisées et cumulant les difficultés ».
Le rapport propose des recommandations pour initier un dialogue réel sur la question et introduire des réformes approfondies sur le système fiscal tunisien (encadré).
Avec TAP