Le Forum de la Souveraineté alimentaire et du Climat ForSAC se tiendra du 14 au 18 octobre 2020 à Sidi Bouzid.
Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), l’Observatoire tunisien de l’eau (OTE) et l’Observatoire de la souveraineté alimentaire et de l’environnement (OSAE) organisent conjointement l’événement.
Les organisateurs estiment que « la pandémie de Covid-19 et ses conséquences dramatiques en Tunisie et dans l’ensemble du monde, révèlent un nombre inestimable de défaillances et dérives économiques, sociales, écologiques, alimentaires et politiques… qui participent, très activement, à l’apparition de nouveaux risques multiples sur l’ensemble des populations, à commencer par les plus pauvres, vulnérables, exclues, marginalisées et dépendantes ».
En effet, les trois organisations (OSAE, FTDES et Nomad08) ont décidé de se rapprocher pour créer un espace de rencontres et de réflexions collectives autour des thématiques communes de la dépendance alimentaire, des droits sociaux, économiques et écologiques, ressources naturelles et changements climatiques…
Dans un premier temps, cette collaboration se fera par la co-organisation d’un Forum de la Souveraineté alimentaire et du Climat (ForSAC), qui a vocation à devenir annuel.
Un forum hostile aux politiques agricoles et alimentaires actuelles et qui plaide pour la souveraineté alimentaire
Le ForSAC se fixera comme objectif principal de témoigner, discuter et alerter sur les conséquences dramatiques de la poursuite des politiques agricoles et alimentaires actuelles. Et l’urgence de changer radicalement vers des choix politiques volontaristes qui:
- Respectent à la fois l’ensemble des droits de l’Homme fondamentaux. Particulièrement les droits d’accès aux ressources naturelles, comme l’eau et la terre, à un environnement sain, à une alimentation appropriée et suffisante… ;
- Protègent la biodiversité, les équilibres naturels, les climats et les droits des générations futures… ;
- Remettent les paysanneries et l’agriculture vivrière au cœur des stratégies agricoles, alimentaires et écologiques, de long terme. Et ce, afin d’assurer une sécurité et une souveraineté alimentaires dignes, justes et « durables » à l’ensemble de la population.
Voici pourquoi l’événement se tiendra à Sidi Bouzid
En effet, les trois organisations affirment que six ans après la révolution, la région de Sidi Bouzid reste encore une région souffrant de disparités sociales et économiques énormes. Le développement inégal entre les régions continue depuis lors et reste flagrant dans les régions intérieures.
A cet égard, Sidi Bouzid est aujourd’hui la première région agricole du pays. Et ce, en termes de production et d’investissements public et privé. Grâce au développement depuis le milieu des années 1980 d’une agriculture irriguée par les eaux souterraines, intensive et extractive. Mais qui commence à montrer ses limites écologiques, économiques et sociales. La production de cette région est en hausse exponentielle. Elle continue à générer du profit considérable au bénéfice des investisseurs.
Par ailleurs, ces organisations relèvent un paradoxe. « Malheureusement, cette agriculture techniquement riche et financièrement profitable ne profite que très marginalement aux populations locales. Ainsi, le gouvernorat de Sidi Bouzid figure toujours parmi les quatre gouvernorats les plus pauvres du pays ».
C’est l’exemple parfait qui montre que la croissance économique n’engendre pas automatiquement le bien-être social; et encore moins écologique. Effectivement, le coût écologique de cette politique agricole extractive se révèle catastrophique. Il s’agit de :
- L’épuisement des nappes souterraines pas ou très peu renouvelables;
- La salinisation de l’eau d’irrigation et des sols agricoles;
- L’appauvrissement de la biodiversité locale;
- La forte croissance de la production de dioxyde de carbone, responsable des changements climatiques.
Axes/thèmes possibles :
- Souveraineté alimentaire, droits sociaux économiques, équité, agroécologie;
- Le droit à l’eau et aux ressources naturelles: des principes, des situations (ex Jelma, et ailleurs);
- Changement climatique processus, risques et urgences;
- Covid-19, politiques agricoles, disparition de la biodiversité: Pourquoi faut-il sauver les abeilles?
- A quoi servent les paysans?
- Sid Bouzid: un mirage vert?
- Pesticides, antibiotiques, biodiversité, santé…;
- L’extractivisme comme menace à l’agriculture paysanne…
Avec Communiqué