Le président de Tahya Tounes et ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed, saisissait l’occasion de son passage sur Al Watania 1. Et ce, pour évoquer la situation politique actuelle du pays. De même que son bilan à la tête de l’ex gouvernement et sa guerre contre la corruption. Sans oublier le Club Africain, son club de cœur.
Ainsi, il rompt un long silence de réserve depuis son départ de la scène politique il y a environ trois mois. En effet, le président de Tahya Tounes et ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed accordait hier soir, une interview. Et ce, à la journaliste Ilhem Kettani lors de l’émission « Maâ Ennas », sur la chaîne nationale Al Watania 1.
Lors de cette interview, il est revenu sur plusieurs questions faisant pêle-mêle le point de l’actualité. Et notamment la situation politique dans le pays. Mais également sa guerre contre la corruption. Et la présidence du Club Africain dont il n’a jamais caché que c’est son club de cœur.
Youssef Chahed plaide pour la stabilité gouvernementale
D’abord prié d’évaluer le rendement de l’actuel gouvernement, Youssef Chahed s’est montré favorable à une certaine stabilité gouvernementale. Il estime que l’élargissement de la coalition gouvernementale n’est pas une priorité. Pour lui, il faut laisser au moins un an à ce gouvernement pour faire ses preuves. Pour cette raison, « il est prématuré de jauger le rendement du gouvernement après seulement 100 jours. D’autant plus qu’il a été confronté dés le début de son mandat à la crise du coronavirus qui a eu un impact très lourd sur l’économie nationale ».
« Seuls les chiffres sont véridiques »
Puis, défendant bec et ongles son bilan en sa qualité d’ancien chef du gouvernement, le président de Tahya Tounes, s’est attaqué à certains experts. Lesquels mettaient en doute les chiffres et les indicateurs économiques annoncés par son gouvernement. Arguant que seuls les chiffres parlent le langage de la réalité: « Ceux qui prétendent que les chiffres que nous avons présentés sont erronés ne connaissent rien aux rouages et au fonctionnement de l’Etat. Car les chiffres sont établis par les hauts cadres du ministère des Finances, de l’INS et de la Banque centrale, et non par le chef du gouvernement. Les gouvernements se succèdent, mais hauts commis de l’Etat sont encore là », s’est-il écrié.
Dans ce contexte, Youssef Chahed a affirmé que « les prétendus experts » qui jettent le doute sur la véracité des chiffres officiels sont en train d’affaiblir la position de la Tunisie auprès des créanciers.
« Si la Tunisie a reçu des dons et des crédits durant la crise sanitaire, cela est dû notamment aux efforts de l’ancien gouvernement », a-t-il ajouté non sans fierté.
Chahed n’a pas manqué de rappeler à ce propos que son gouvernement avait établi plusieurs rapports sur le déficit de certains établissements publics. Et « que ceux qui avancent que nos chiffres sont erronés, aient l’honnêteté et la décence de se référer aux rapports officiels que nous avions fournis à l’époque ».
« Pas d’emploi sans croissance »
Par ailleurs, interpellé sur le dossier brûlant du chômage, l’ancien chef du gouvernement a reconnu que le taux global n’a pas baissé. En revanche, le chômage des hauts diplômés a été réduit de quatre points. « L’échec de la lutte contre le fléau du chômage est la conséquence de l’absence de croissance. Il n’y a pas d’emploi sans croissance. Malheureusement, avec la pandémie, les choses iront de mal en pire, il va falloir trouver des solutions innovantes ».
Et d’ajouter: « La priorité est à la relance économique après la crise sanitaire ». Il affirme, dans le même sillage que la relance économique nécessite une trêve politique. Et ce, afin de pouvoir avancer et effectuer les réformes nécessaires.
« C’est facebook qui me fait un procès »
Revenant sur sa guerre contre la corruption durant la période de sa gouvernance, M. Chahed a assuré qu’en dépit des rumeurs selon lesquelles il serait l’objet de poursuite judiciaire « aucune plainte n’est actuellement déposée contre moi. « Il y a des procès contre moi sur Facebook, mais rien devant les tribunaux », a-t-il ironisé.
Enfin, et sur un autre volet, le président du parti Tahya Tounes a affirmé n’avoir aucune intention de présider le Club Africain. Néanmoins, il a annoncé qu’il souhaite sauver le Club de la capitale. L’intervenant affirme qu’il a participé à une réunion ayant rassemblé les anciens présidents du Club Africain. Et ce, afin d’essayer de trouver des solutions à la crise que traverse ce « grand club ».