Prié, lors de son intervention hier soir sur Ettassia, de commenter les soupçons de conflit d’intérêts qui pèsent sur le chef du gouvernement, le SG de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a affirmé que la centrale syndicale ne se prononcera qu’à l’issue de l’enquête.
Invité dans la soirée du lundi 29 juin sur le plateau d’Attessia, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi a exprimé son étonnement suite à la déclaration du chef du gouvernement relative à l’éventualité de la baisse des salaires des fonctionnaires et des pensions des retraités « La Tunisie compte les salaires les plus bas et les prix des matières de base parmi les plus élevés dans la région, alors quels salaires veut-il diminuer ?, a-t-il ironisé.
« La situation sociale des citoyens a manifestement dégringolé dans toutes les régions du pays. Avec son lot de pauvreté et de chômage. Au lieu de soumettre les travailleurs et les investisseurs à des impôts supplémentaires, cherchez d’autres solutions. Plus innovantes en cherchant l’argent ailleurs ».
Fakhfakh devrait démissionner, si
Revenant sur l’affaire de suspicion de conflit d’intérêts qui plane sur Elyes Fakhafakh, le SG de l’UGTT a affirmé que personne n’est au-dessus de la loi, même le Président de la République, le chef du gouvernement ou tout autre personnalité politique. « L’UGTT ne se prononcera qu’après le résultat de l’enquête. M. Fakhfakh devrait tenir sa promesse de démissionner immédiatement. Si les soupçons de corruption et de conflit d’intérêts pesant sur lui se confirmaient ».
Et de poursuivre : « C’est à la justice, à l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) ainsi qu’à la commission d’enquête parlementaire de trancher. Sur la supposée implication d’Elyes Fakhfakh dans cette affaire de conflit d’intérêts ».
« La loi violée »
Pour rappel, le président de l’INLUCC a estimé, hier lundi, que le chef du gouvernement a violé la loi et la Constitution. En assurant la gestion de trois entreprises alors qu’il exerçait ses fonctions au palais de la Kasbah. « L’Instance estime que les contrats signés entre les entreprises d’Elyes Fakhfakh et l’État devraient être résiliés. D’autant que ces contrats ont été conclus après sa nomination à la tête du gouvernement », a souligné Chawki Tabib.
Une justice « politisée »
Sur un autre volet, l’invité de l’émission « Rendez-vous 9″ a accusé « des parties ayant des orientations religieuses » de contrôler l’appareil judiciaire. Et de « politiser » la justice. Arguant l’existence de pas moins de 66 dossiers de corruption contre des juges. La preuve, a-t-il avancé, certains hommes d’affaires sont arrêtés sans que des jugements ne soient prononcés contre eux. Jusqu’à ce jour.
Menaces de mort
D’autre part, il convient de souligner que le jour même où le patron de la centrale syndicale était l’invité sur le plateau d’Attessia. Le ministère public près le Tribunal de première instance de Siliana a ordonné, dans l’après-midi du lundi 29 juin 2020, l’ouverture d’une enquête. Contre un jeune homme âgé de 37 ans, pour soupçons d’appartenance à une organisation terroriste.
En effet, l’homme originaire de la délégation de Kesra a publié, récemment, sur son compte Facebook. Un post dans lequel il a menacé de mort Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT.