Conflit d’intérêts ou mauvaise gestion au sein du Conseil de l’Ordre national des médecins… il semble que rien ne va plus…
Nazih Zghal, secrétaire général du Conseil de l’Ordre national des médecins, évoque la question du conflit d’intérêts. Il précise dans ce contexte: « Les scandales de conflits d’intérêts se succèdent. L’auteur, cette fois-ci, n’est autre que le président du Conseil National de l’Ordre des Médecins qui, abusant de son mandat électif et de sa fonction, a exigé des membres de la commission de qualification de revenir sur leur décision de refus d’octroyer à sa fille la qualification illégale de « médecin de Famille ». Le président du CNOM a transgressé la loi et s’auto-proclame législateur.”
Et de poursuivre: “Intransigeant quant au respect de la loi et des procédures, opposé à tout dépassement des prérogatives, je me trouve l’objet d’un putsch mené par le président du Conseil qui a profité du confinement en bafouant la loi dans le seul but d’isoler et d’écarter tout avis dissident, au risque de mettre en péril toute l’institution.”
Il ajoute: » Nul n’est au-dessus de la loi et nul n’a le droit d’abuser de son mandat électif pour servir les siens. De ce fait, les membres du Conseil de l’Ordre doivent faire preuve d’exemplarité au regard de l’éthique et de la loi ».
Nous avons appris par ailleurs, que tout a commencé en 2019. Lors de la publication du décret qui fait de la médecine de famille une spécialité. Et qui fixe les conditions exigées pour obtenir le grade de médecin de famille spécialiste.
Nous avons appris également qu’un proche du président du Conseil a fait deux années de médecine de famille. Ce dernier a présenté sa thèse en juillet 2019. Et un mois plus tard, il a présenté une demande pour être compétent en médecine de famille. Une demande rejetée par une commission mixte entre les différentes facultés et l’Ordre des médecins dans la mesure où la médecine de famille ne figure pas sur la liste des compétences reconnues par le ministère de la Santé établie en 2004.
Ce qui relève, selon lui, du trafic d’influence. Et explique le bras de fer entre le président du CNOM et le secrétaire général du Conseil de l’ordre des médecins qui a conduit à un changement du bureau « illégal » contre lequel Dr Zghal a fait recours auprès de la Cour d’appel de Tunis. Légalement toute décision prise par le Conseil avec le nouveau bureau – depuis le 18 mars – est nulle et non avenue.
Rappelons également que selon l’article 23 de la législation du ministère de la Santé : « L’attestation d’habilitation à l’exercice de la médecine de famille est attribuée, par le collège national de médecine de famille, aux candidats ayant validé l’ensemble des formations pratiques et théoriques en médecine de famille. L’attestation d’habilitation à l’exercice de la médecine de famille est également attribuée par le collège national de médecine de famille aux médecins inscrits au Conseil de l’ordre des médecins et qui attestent avoir exercé la médecine générale pendant au moins deux années ».
Quelle serait la solution pour les médecins généralistes ? Selon Dr Zghal, « la solution est que le législateur décrète médecin de famille tout médecin généraliste ayant une ancienneté d’exercice de trois ans ».
Il est vrai que depuis des décennies, il n’y avait que deux statuts: médecine générale et médecine « spécialité ». Mais depuis une année, la médecine de famille est devenue une spécialité à part entière, quant à la médecine générale a disparu à travers le décret 2019-34. D’ailleurs, on se demande quelle est la différence entre la médecine de famille et la médecine générale? La réponse est claire. C’est qu’il faut comprendre que la médecine de famille est une nouvelle discipline instaurée en 2011. La formation de la médecine famille est plus large et plus pratique puisqu’il y a un stage encadré par des médecins généralistes de libre pratique agréés et au niveau des centres de soins de base.
Aujourd’hui, des jeunes médecins se voient bloqués au niveau de leur inscription sans pour autant connaître le pourquoi du comment. Ce qui nous amène à réflechir sur l’origine exacte de ce blocage.