Encore une fois, tous au Bardo. Joli cri de ralliement comme si c’était pour la dernière fois, alors que les appels aux rassemblements sur une place qui en a vu d’autres, n’ont jamais été aussi lancinants, aussi pressants.
De l’avenue Habib-Bourguiba au Bardo où quand les ballets de la colère deviennent incessants pour sauver ce qui peut l’être, tant avant l’heure, ce n’est pas l’heure et qu’après l’heure, ce n’est pas l’heure non plus.
A la place Mohamed-Ali, Noureddine Taboubi hausse le ton et avertit : non, il n’y aura pas de retour en arrière. Dès lors, tout faire pour éviter que le pays ne bascule et ne tombe définitivement dans l’escarcelle intégriste devient un devoir impérieux. Question de vie ou de mort. Et c’est à se demander si le compte à rebours n’a pas déjà commencé ?
Bien sûr que les barons de l’obscurantisme hideux ne vont pas se laisser faire. Ils vont tout organiser pour que la justice ne fasse pas son travail, noyautée comme elle est.
Tunisie terre de tolérance, d’accueil et source d’inspiration…
Nos magistrats indépendants et intègres, et il y en a dans ce pays fort heureusement, devraient être les premiers à le savoir. Il était une fois un petit navire…Tunisie terre de tolérance, d’accueil et source d’inspiration, ya hasra !
Il fut un temps… Voilà dix longues années que le pays galère en renvoyant de lui la plus dégradante des images. Même si ça et là, on peut noter au passage quelques réussites.
A la question de savoir comment en est-on arrivé là, on vous répondra par une pirouette du genre : très lourd l’héritage, pour mieux masquer en fait une incurie devenue chronique au fil du temps. Des appels au meurtre rien que parce que vous avez le tort d’être différent.
Cela bien sûr, ne ressemble en rien à un peuple qui, par un matin d’hiver, a décidé de se soulever et de prendre son destin en main. Cela ne ressemble en rien à un pays qui a toujours voulu mettre un point d’honneur à être à l’avant-garde en tout.
Révolution volée, argent volé et société qui doute. Tant que subsisteront des courants de résistance réfractaires au progrès et à l’ouverture.
Quand on arrivera à maîtriser les codes et les mille et un subterfuges de la représentation locale de la Confrérie et de son chef…Consomme et tais-toi quand tu parles…aichin sinine ahlem dhabine fi ahla kalam. Qui mieux que Abdelhalim Hafedh pour exprimer les amours tourmentés et les illusions perdues ? Qui n’a pas rêvé de l’être aimé ?
Voilà dix ans que le pays vit un mauvais rêve ! Mais attention, aucune larme de tristesse, nous adjure le Rossignol brun. Le spectacle, lui, est triste à mourir. Cela dit, si on excluait la présidente du PDL Abir Moussi, qui ne voudrait pas plaire à Rached Ghannouchi et gagner ses faveurs ?
Toujours omnipotent, toujours influent l’homme aux multiples casquettes. Malgré les difficultés du moment. Le cheikh autoproclamé, alors qu’il n’en a guère les qualifications, continue de régner sans partage.
Depuis dix ans, on dirait depuis toujours. Cela vous donne une idée sur le degré d’avilissement, d’asservissement et de perte de dignité de certains qui veulent garder quoi qu’il en coûte, une place au soleil. Rester dans la lumière, cela vaut bien toutes les compromissions, voire tous les reniements et autres retournements de vestes.
Sinon, à quoi cela servirait-il d’être fous du roi ? Et on nous dit que c’est le prix à payer pour avoir la démocratie et le bien-être tant annoncé !