Qui dit santé, dit santé pour tous. En effet, personne n’a oublié les moments sombres de la Covid-19. Et c’est grâce à son corps médical que la Tunisie a eu de bons résultats dans la lutte contre cette pandémie. Cela n’empêche que la crise a mis à nu les défaillances du secteur. Aujourd’hui, tout le monde évoque des réformes sans pour autant arriver à des solutions.
Alors reste à savoir au jour d’aujourd’hui si nous avons posé toutes les questions pour que le secteur de la santé se revitalise. De quoi avons-nous besoin réellement? Souhail Alouini, ex-président de la Commission de la Santé au sein de l’ARP, dresse un état des lieux. Et ce, dans une déclaration exclusive à leconomistemaghrebin.com.
Il précise dans ce contexte: « La crise sanitaire de Covid-19 a permis de mettre à nu les insuffisances du secteur de la santé. Et malgré cela, le système de la Santé a fonctionné. Comme on dit, il faut rendre à César ce qui appartient à César. D’ailleurs, la preuve, la Tunisie est la mieux classée dans la lutte contre la Covid-19 ainsi que la gestion de la crise. A mon sens, il est temps de se pencher sérieusement sur ce secteur. Car les difficultés sont de taille. A savoir, sur le plan des infrastructures, des conditions de travail des médecins, du paramédical… Il ne faut donc pas s’étonner de la fuite des cerveaux. Nos jeunes médecins qui sont la fierté du pays sont sollicités de partout… »
Selon lui, la solution réside dans la mise en place des réformes. Avec une approche participative incluant tout le monde, les ministères de tutelle, la centrale syndicale, le secteur public le secteur privé, les médecins, les infirmiers… Tout le monde a son mot à dire. Car il s’agit d’un sujet qui ne concerne pas seulement les médecins, mais aussi la population. Il y a une santé unique qui concerne tout le monde.
Ainsi quand on parle de couverture universelle, à savoir la santé pour tous, elle devrait couvrir les Tunisiens; aussi bien dans le public que dans le privé. En résumé, il faut revaloriser le secteur public, car il est, à l’heure actuelle, le socle de la santé ».
Par ailleurs, il apporte son analyse concernant la privatisation de l’enseignement de la médecine prônée par certains. Souhail Alouini, souligne: « Il faut comprendre que l’enseignement de la médecine est un des plus grands acquis de la Tunisie. Je dirais qu’il faudrait plutôt le renforcer et non l’affaiblir. J’insiste pour une réforme participative de la santé qui est urgente. Réformer la santé est tout de même un sujet à l’ordre du jour. En tenant en compte des difficultés des caisses sociales, de la CNAM, qui est une des clés de la réussite de la réforme de la santé ».