L’Association du transport aérien international (IATA) a appelé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à donner la priorité aux investissements dans les carburants durables d’aviation. Et ce, pour une reprise post-Covid visant la réduction des émissions aériennes, de moitié, à l’horizon 2050.
Le monde doit « reconstruire mieux » à partir de la crise de la Covid-19. Et ce, en accordant une attention particulière aux investissements dans les technologies de réduction du carbone. Ainsi que dans les carburants durables d’aviation. Ces derniers créeront des emplois et stimuleront les progrès de l’aviation vers moins d’émissions, selon l’IATA.
Toutefois, l’association considère que les taux de production actuels de carburants durables d’aviation sont trop faibles pour que l’aviation atteigne cet objectif. Et ce, malgré leur potentiel prouvé et les efforts déployés par les compagnies aériennes.
Ces carburants peuvent réduire les émissions de CO2 sur le cycle de vie jusqu’à 80% par rapport au carburéacteur conventionnel. Ils utilisent des sources durables qui ne sont pas en concurrence avec la nourriture ou l’eau. Et qui ne nuisent pas à la biodiversité.
«Les fonds colossaux que les gouvernements investissent dans la reprise économique post- Covid peuvent aider à propulser la transition énergétique de l’industrie aéronautique. Pour y parvenir, les gouvernements, la communauté financière et les producteurs de carburant doivent travailler ensemble. Et ce, dans le but d’augmenter rapidement la production des carburants d’aviation durables et abordables ». C’est ce qu’annonçait le PDG de l’IATA, Alexandre de Juniac.
La production de carburants durables d’aviation doit atteindre 7 milliards de litres en 2025
Selon l’association, la production actuelle de carburants durables d’aviation est de 50 millions de litres par an. Mais, pour que les coûts tombent à des niveaux compétitifs avec ceux du carburéacteur conventionnel, la production doit atteindre 7 milliards de litres ou 2% de la consommation de 2019.
«La production est bien en dessous du niveau nécessaire pour que les prix tombent à des seuils compétitifs. Atteindre le bon prix est d’autant plus crucial que les pertes de l’industrie et les niveaux d’endettement augmentent. Mais, si les gouvernements profitent du moment pour mettre en place des politiques associant des cadres fiscal et réglementaire soutenant la production des carburants durables d’aviation à la mobilisation de fonds d’appui à la production de ce genre de carburants, il est possible d’atteindre le point de basculement de 2% en 2025. Cela favoriserait un vol plus vert, créerait des emplois et contribuerait à une reprise économique plus verte », a déclaré Alexandre de Juniac.
(Avec TAP)