Après avoir ouvertement accusé son ancien ministre de tutelle de l’avoir écarté pour pouvoir vendre Tunisair au Qatar, l’ancien PDG de la compagnie aérienne nationale s’est rétracté en évoquant « des rumeurs malintentionnées ». Un mystérieux virage à 180° !!
Limogé brutalement, il y a quelques jours, et d’une manière peu cavalière par son ministre de tutelle, l’ancien PDG de Tunisair, Elyes Mnakbi a pris l’opinion publique en témoin quant au risque d’une vente imminente de la compagnie aérienne nationale.
« Les Tunisiens en payeront, seuls, le prix »
« L’opinion publique doit savoir que mon limogeage est motivé par l’intention du ministère du Transport et de la Logistique de vendre Tunisair aux Qataris ».
« Les négociations avec les Qataris sont jusque-là strictement confidentielles mais les Tunisiens doivent connaitre la vérité de la cession de leur compagnie nationale. Sachant que ce sont eux qui en paieront, seuls, le prix », a-t-il averti sur les pages du quotidien arabophone Achourouk, paru hier vendredi 10 juillet 2020.
« Pourtant, a-t-il poursuivi, j’avais sonné l’alarme quant aux dangers d’une cession d’une société publique comme Tunisair, symbole de la souveraineté nationale ».
Elyes Mnakbi a également soutenu que son ministre de tutelle l’a sciemment écarté pour avoir les mains libres afin d’entamer le processus de cession de la compagnie qui comprend huit sociétés affiliées.
Volte-face
A-t-il parlé sous l’effet de la colère et de la frustration. Avait-il reçu des menaces ou subi des pressions auxquelles il ne pouvait faire face ?
Toujours est-il que, volte-face théâtrale. A peine quelques heures après la parution de l’article sur les pages d’Achourouk, pour des raisons mystérieuses, Elyes Mnakbi a fait une déclaration à la TAP. Dans laquelle il a démenti avoir déclaré que le ministre d’Etat, Anouar Maârouf, ait l’intention de céder la compagnie aérienne Tunisair à des parties étrangères. En l’occurrence le Qatar.
« La vente de la compagnie aérienne nationale, si c’était le cas, relève de la souveraineté nationale et les discussions ne doivent pas se faire par le biais des médias ». Ah bon ! pourquoi évoquer ce dossier hautement sensible sur les pages du quotidien le plus vendu en Tunisie ?
« Rumeurs malintentionnées »
Poussant plus loin dans le déni, l’ancien PDG de Tunisair affirme, la main sur le cœur « tout ce qui se raconte à propos des accusations qu’il aurait adressées au ministre du Transport et de la Logistique sur la cession de la compagnie aérienne ne sont que des rumeurs malintentionnées. Celles-ci visent à m’impliquer dans un conflit sans fondement avec le ministre ».
En outre, l’ancien PDG a également démenti les rumeurs sur son arrestation par les forces de l’ordre dans le cadre d’une enquête en cours impliquant plusieurs cadres de la société. « Tous ces ragots sur les réseaux sociaux ont porté atteinte à ma réputation. Ceux qui ont été réellement arrêtés sont l’ancien Directeur général de Tunisair Technics et un autre directeur en fonction actuellement alors que cinq autres cadres ont été relâchés dans l’attente de la fin de l’enquête ». A-t-il confié.
Rappelons qu’un arrêté du ministre du Transport et de la Logistique du 8 juillet 2020 mettant fin aux fonctions du PDG de Tunisair, à compter du 9 juillet, vient de paraître au JORT. A savoir que la présidence du gouvernement s’est empressée de confirmer la mise à l’écart d’Elyes Mnakbi. Solidarité oblige !