« L’objectif de l’élaboration d’un plan de sauvetage national donnera le coup d’envoi d’une nouvelle phase pour la Tunisie ». C’est ce qu’annonçait, aujourd’hui lors d’un point de presse, la ministre auprès du chef du gouvernement chargée des grands projets, Lobna Jeribi.
En effet, Lobna Jeribi a affirmé que ce projet de plan s’étendra sur une période de neuf mois. Soit jusqu’à mars 2021, date de lancement du plan quinquennal (2021/2025). Lequel « ne peut pas être concrétisé, si nous ne prenons pas l’initiative de sauver l’économie et les institutions. Et si nous ne veillons pas à la préservation du tissu social ».
Et d’ajouter: « Ce plan, élaboré en coordination avec les parties prenantes, s’attelle à ancrer une nouvelle approche. Cette dernière est basée sur le principe participatif et l’intelligence collective. Ainsi que le traitement des problèmes du pays ».
Elle a précisé : « Le plan prévoit la mise en place de mesures pratiques et réalisables, sur une période de neuf mois. Ces mesures auront un effet direct sur le citoyen et les sociétés. Elles permettront de relever les enjeux socio-économiques. Ainsi que d’assurer la pérennité des entreprises, réduire le fléau du chômage et créer de la richesse ».
La ministre a révélé que l’une des mesures économiques les plus importantes, figurant dans le cadre du plan de sauvetage, consiste à fournir des liquidités aux entreprises. Et ce, grâce à une garantie accordée par l’État d’une valeur de 1500 MDT. Il s’agit, également, de continuer à appliquer le mécanisme de chômage technique. En le dotant d’une enveloppe de 100 MDT, et d’allouer un budget de 700 MDT aux entreprises faisant l’objet d’un programme de restructuration.
D’après elle, un observatoire a été créé au sein du ministère de l’Industrie. Afin, d’accompagner et de suivre les entreprises et les PME sinistrées suite à la pandémie. Une enveloppe de 1 milliard de dinars leur a été allouée pour les aider à honorer leurs engagements et sauver certains secteurs. Tels que celui de la construction et des travaux publics.
En ce qui concerne les mesures sociales, Mme. Jeribi a annoncé qu’un budget de 30 MDT permettra de venir en aide aux personnes vulnérables. A travers l’élargissement de la couverture sociale, l’amélioration des services de santé et l’inclusion financière.
L’État œuvrera, aussi, à régler la situation des employés des chantiers sur une période de 5 ans. Et celle des enseignants vacataires à partir de septembre 2020.
Elle a ajouté que le gouvernement fera profiter 15 000 jeunes, victimes d’abandon scolaire et dont l’âge varie entre 12 et 18 ans, du programme de « Deuxième chance ». Et ce, avant la fin de l’année 2020. Il offrira l’opportunité à 3000 familles d’obtenir la propriété individuelle de leurs logements.
« Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un programme exhaustif au profit de 350 mille familles, sur une période de 5 ans », a-t-elle ajouté.
Mise en place d’un programme de restructuration de 5 sociétés publiques
Par ailleurs, la ministre a fait état de la mise en place d’un programme de restructuration de 5 sociétés publiques. En coordination avec l’UGTT, dont Tunisair, la société El Fouladh, et la STAM.
Lobna Jeribi a indiqué que l’Etat veillera à améliorer le taux d’encadrement dans les collectivités locales pour atteindre les 20%. Ainsi qu’à renforcer les capacités humaines dans le pôle judiciaire et financier. Pour accélérer l’examen des affaires en cours.
Côté investissement, elle a souligné que l’État garantira à tous les investisseurs un climat d’affaires et de création de la richesse dans le cadre d’une concurrence loyale. Tout en assurant que des efforts seront déployés en vue de faire face à l’économie parallèle, et que d’ici le mois de décembre 2020, quelque 27 autorisations d’investissement seront abandonnées et remplacées par des cahiers de charge.
De même, Mme. Jeribi a fait savoir que les prérogatives du Conseil de la concurrence seront renforcées. Et que la priorité sera donnée aux grands projets d’investissement structurés. Que ce soit dans le cadre de partenariats public-privé ou d’investissements privés.
Une haute instance sera mise en place, en outre, afin de suivre la réalisation de projets à l’intérieur du pays. En plus de la création d’une salle d’opérations pour améliorer le rendement du port de Radès. Ainsi qu’augmenter le trafic des conteneurs de 4 à 10 conteneurs par heure.
Par ailleurs, il a été décidé, selon la ministre, d’accélérer les procédures d’octroi des fermes domaniales agricoles (près de 20 mille hectares). Aussi bien de faire profiter 1 000 citoyens du programme « auto-initiateur » durant l’année 2020, et 10 000 citoyens d’ici la fin de 2021.
(Avec TAP)