La Tunisie enregistrera un taux de croissance négatif de -6,5% en 2020. C’est ce qu’annoncait, aujourd’hui lors d’une conférence de presse, le ministre du Développement, Selim Azzabi.
En effet, Selim Azzabi a précisé que la reprise de la croissance économique au cours du 2ème semestre sera lente. Et d’ajouter que l’année 2020 sera la 2ème année après l’année 2011, durant laquelle la Tunisie avait enregistré un taux de croissance négatif. Rappelant que c’est la 5ème année, depuis l’indépendance, qu’au cours de laquelle la Tunisie enregistre une telle récession.
M. Azzabi a précisé que la réalisation de ce taux de croissance est expliquée par le recul de la croissance. Et ce, dans la plupart des secteurs économiques. A savoir le textile-habillement, industries mécaniques, transport et tourisme.
Et d’ajouter que les prévisions tablent sur une baisse de la croissance des industries manufacturières (-14,8%) et des industries non manufacturières (-3,3%). Ainsi que des services marchandes (-10% ). Contre une hausse de la croissance des industries non marchandes (+0,5%) au terme de l’année 2020.
Il a souligné que la baisse du taux de croissance va engendrer un recul de la consommation,. A cause de la diminution des revenus des familles. Outre une baisse du volume de l’investissement privé. Suite à l’impact du confinement général décidé pour limiter la propagation de la Covid-19. Ce qui a causé un arrêt de la production et le recul des échanges commerciaux. S’ajoute à cela la baisse des recettes touristiques et la décélération du taux d’inflation à 6%. En raison de la baisse de la demande et des cours mondiaux des hydrocarbures,
Selon le ministre, les répercussions économiques et sociales de la pandémie sont expliquées par 4 principaux facteurs. Ils sont liés à la baisse de l’activité économique pendant la période du confinement. Aussi bien la baisse de la consommation et de la demande extérieure, notamment dans les pays européens. Et la pression exercée sur le budget de l’Etat à cause de la baisse des ressources fiscales et la hausse des dépenses publiques. Notamment liées aux mesures exceptionnelles prises par le gouvernement (aides sociales et financières,,,).
Selim Azzabi a mis l’accent sur le rôle important du secteur agricole au cours de la période de gestion de la crise. Tout en rappelant que le secteur a enregistré un taux de croissance de 5,2%. Avec une hausse des exportations de 6,6% au cours des 3 premiers mois de 2020.
La stratégie du gouvernement reposera sur quatre grands axes
La crise de Covid-19 a porté, selon ses propos, le coup de grâce à l’ancien modèle de développement économique. Il a estimé que la Tunisie a essayé au cours des dernières années, de réformer ce modèle de développement. La crise de Covid-19 a permis de bannir la politique de patchwork. Ainsi que d’engager des réformes majeures, a-t-il encore souligné.
Et d’e préciser qu’en Tunisie, la pandémie a causé une crise qui pourra être exploitée en tant qu’opportunités. Afin de mettre en place de nouvelles visions des secteurs stratégiques et identifier un nouveau concept de souveraineté nationale.
Ce système sera principalement lié aux secteurs de l’énergie, santé, technologie et industries alimentaires. Avec le rétablissement du rôle social de l’Etat.
Ainsi, il a fait savoir que pendant la crise de Covid-19 de nombreux points positifs ont été révélés. Sur lesquels l’Etat peut axer son travail pour assurer la reprise économique dans les plus brefs délais.
Il s’agit des secteurs des industries pharmaceutiques et les services basés sur la numérisation et la technologie. Outre la préservation du positionnement de la Tunisie et des relations diplomatiques.
Au final, il a souligné que la stratégie du gouvernement reposera sur quatre grands axes, à savoir la stratégie de sauvetage, les mesures financières, la loi de finances et le nouveau modèle de développement.
(Avec TAP)