L’Initiative Méditerranéenne du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) lance un appel. En effet, elle demande, ce lundi, aux pays méditerranéens, dont la Tunisie, de prendre des mesures urgentes. Et ce, pour lutter contre la pêche illégale des requins et des raies. Lesquels sont capturés par les filets et les palangres.
Ainsi, l’organisation WWF exhorte les gouvernements à renforcer le contrôle; mais aussi à dénoncer ces pratiques. De même qu’à sensibiliser davantage les pêcheurs locaux à la sauvegarde de ces espèces « en danger critique d’extinction ». Et ce, dans un communiqué, à l’occasion de la Journée mondiale des requins célébrée le 14 juillet de chaque année.
« À ce jour, aucun État méditerranéen n’a mis en place un plan national pour la conservation, la gestion et l’utilisation durable à long terme des requins et des raies. Nous ne pouvons plus attendre ». C’est ce que dénonce Simone Niedermueller, directrice régionale du WWF.
D’après l’organisation, plusieurs espèces de requins continuent à se vendre. Et ce, frauduleusement, sur les marchés locaux de certains pays. A titre d’exemple, elle cite les requins-marteaux à aile blanche, mako et soyeux. Lesquels ont été signalés sur les étals des marchés de la Tunisie, du Maroc, de l’Italie et de la France.
Car, « il est choquant de voir que les lois protégeant les requins et les raies en Méditerranée sont continuellement violées, avec peu ou pas de conséquences. Alors que les mécanismes visant à améliorer la gestion des pêches ne sont toujours pas utilisés efficacement. L’extinction d’un seul de ces prédateurs serait une perte tragique pour l’ensemble de l’écosystème marin », déplore la directrice régionale du WWF.
La Tunisie, deuxième plus gros pêcheur de requins
Par ailleurs, le WWF déclare que plus de 80 espèces sont recensées dans ses eaux. Faisant de la Méditerranée un haut lieu de la biodiversité pour les requins et les raies. Tout en ajoutant que plus de la moitié de cette espèce est menacée aujourd’hui; voire même en danger critique d’extinction.
Et ce, malgré la législation interdisant le débarquement des espèces protégées de requins et de raies et restreignant la pression sur les autres. Alors que la pêche est très faiblement contrôlée et les interdictions sont souvent inappliquées.
Enfin, dans un rapport publié en juillet 2019, intitulé « Les requins en crise: un appel à l’action pour la Méditerranée », le WWF classait la Tunisie comme deuxième plus gros pêcheur de requins de la Méditerranée après la Libye. En effet, selon l’organisation, la Tunisie (4.161 t) et la Libye (4.260 t) assurent des prises trois fois supérieures à celles de l’Italie (1.347 t) et de l’Egypte (1.141 t).
Avec TAP