Quel est l’état des lieux deux ans après les élections municipales ? Avons-nous réussi le processus de décentralisation? Mais plus encore quelles sont les difficultés d’aujourd’hui? Beaucoup de questions qui intéressent les citoyens préoccupés par les problèmes non résolus de leur commune..
Le coup d’envoi de la Consultation nationale sur le processus de décentralisation voit le jour en ce mercredi 15 juillet 2020. Et ce en présence du chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, du ministre des Affaires locales, Lotfi Zitoun, et d’un certain nombre de personnalités représentant les membres du gouvernement, ainsi que les gouverneurs du Grand Tunis, les maires, les chefs et membres des gouvernements précédents.
Aujourd’hui, qui dit affaires locales, dit affaire de tous. De ce fait, les présidents et secrétaires généraux des organisations nationales oeuvrant dans ce domaine, les représentants des ministères, les présidents des universités, les représentants des associations ainsi que les ambassadeurs des pays étrangers en poste à Tunis, y participent.
Lancé depuis l’adoption de la nouvelle Constitution, en janvier 2014, le processus de décentralisation constitue une réponse aux aspirations de liberté et de dignité exprimées des Tunisiens depuis le 14 janvier 2011.
Dix ans plus tard, la décentralisation n’est pas encore achevée. Lotfi Zitoun, ministre des Affaires locales, donne un aperçu de l’état des lieux de la décentralisation. Il estime qu’il faudrait augementer le taux d’encadrement des municipalités de 11 à 15% cette année.
Insuffisance de ressources financières
Selon lui, il faut pallier l’insuffisance des ressources financières qui cause un déséquilibre flagrant entre les régions et les localités. Et oeuvrer à la mise en place d’un nouvel élan sociétal.
En clair, la Tunisie a besoin aujourd’hui d’un nouvel élan politique et sociétal pour mettre en oeuvre les principes du chapitre VII de sa Constitution, celui qui traite des autorités locales.
La consultation nationale sur le processus de décentralisation se tiendra de juillet à octobre 2020 avec l’organisation de 17 ateliers à travers le pays. La plupart se tiendront dans les régions. Une plateforme virtuelle et participative (estichara.tn) permettra de compléter les recommandations exprimées lors des ateliers.
Par ailleurs, la consultation a donc pour objet l’évaluation de la mise en oeuvre du processus de décentralisation et oeuvrer à de nouvelles dispositions du Code des collectivités locales.
De son côté, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a souligné, lors de son allocution, que le taux d’encadrement est faible dans les communes. Alors que le taux d’encadrement des collectivités locales est à hauteur de 10%. Ce qui représente un faible pourcentage par rapport aux grandes démocraties.
Soulignant en revanche que dans le cadre du plan national de sauvetage, il est autorisé d’augmenter la surveillance dans les communes de 50% et d’autoriser mille cadres pour renforcer le travail des communes.
Le chef du gouvernement a confirmé lors de l’ouverture de la consultation nationale sur le processus de la décentralisation qu’il recommandait au ministre des Finances de consacrer le principe de discrimination positive aux communes dans le budget de 2021. Et ce dans le but de leur permettre de développer leur mobilisation de ressources financières.