Le Conseil de la Choura vient de décider le retrait de la confiance au chef du gouvernement Elyes Fakhfakh. Une décision lourde de conséquences car le parti islamiste fait fi de la position du Président de la République. Lequel avait déjà exprimé « son rejet catégorique des concertations gouvernementales. Et ce, tant que le gouvernement est toujours en place ».
Le mouvement d’Ennahdha semble avoir durci sa position en choisissant la voie du conflit frontal avec ses détracteurs.
En effet, le Conseil de la Choura ayant décidé, à l’issue de la réunion exceptionnelle tenue dans la soirée du mardi 14 juillet 2020 au siège du parti à Montplaisir, le retrait de la confiance au chef du gouvernement Elyes Fakhfakh.
Al jazeera aux premières loges
A savoir que la nouvelle, qui est tombée tard dans la soirée d’hier, a été diffusée en exclusivité par la chaîne qatarie Al jazeera. Ce qui en dit long sur les rapports étroits qu’entretient Montplaisir avec son mentor qatari.
Un défi lancé à Kaïs Saied
Rebelote. Le conseil a pour la deuxième fois chargé le président du parti, Rached Ghannouchi « d’entamer les consultations avec les différents partis, blocs et députés à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) afin de mettre en œuvre cette décision ».
Traduisez : le cheikh aura désormais les mains libres pour mener des négociations. Afin de mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale. Et ce, alors que Elyes Fakhfakh est toujours en poste. Et faisant fi de la position du Président de la République, Kaïs Saïed, qui avait exprimé, hier lundi, son rejet catégorique des concertations gouvernementales tant que le gouvernement de Fakhfakh est toujours en place. Il a également rappelé que ces négociations ne pouvaient avoir lieu qu’après la démission d’Elyes Fakhfakh. Ou un retrait de confiance par les députés de l’ARP.
Qui composera le prochain gouvernement ?
A noter que la décision prise par le conseil de la Choura de retirer la confiance au chef du gouvernement est une réponse directe au défi lancé récemment par Elyes Fakhfakh. Lequel avait annoncé lundi 13 juillet son intention de procéder à un remaniement ministériel dans les prochains jours où les sept ministres issus d’Ennahdha seraient écartés.
Pour rappel, le chef du gouvernement n’avait ouvert les hostilités avec le parti islamiste qu’avec la bénédiction du chef de l’Etat et la caution du secrétaire général de l’UGTT. Et ce, suite à une réunion tripartite, qui a eu lundi, au palais de Carthage.
Choc des titans
Après avoir longtemps hésité sur la ligne à prendre et après les déclarations et contre- déclarations, négociations et tergiversations, Ennahdha semble avoir choisi d’en découdre avec la nouvelle alliance composée de la présidence de la République, de la présidence du gouvernement et de la puissante centrale syndicale.
Un choc des titans en vue et un bras de fer à l’issue duquel le paysage politique sera profondément impacté….