- La Semaine Méditerranéenne du Climat 2020, organisée par l’Union pour la Méditerranée (UpM), a permis de mettre en lumière l’évolution des flux financiers internationaux publics et privés pour le climat et discuter de la manière d’optimiser leur mobilisation.
- Selon les prévisions actuelles, la demande énergétique par habitant des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée devrait augmenter de 60 % d’ici 2040.
- Ces pays ont attiré chaque année 9 % des engagements du financement public international pour le climat. En considérant que ces pays représentent 4,1 % de la population mondiale, cela démontre que la région attire un flux important d’investissements.
L‘augmentation maximum fixée par l’Accord de Paris, de 1,5 degrés de plus que la
température moyenne, est déjà dépassée dans la région méditerranéenne. Selon le tout premier rapport scientifique sur l’impact du changement climatique et environnemental en Méditerranée, plateforme science-politique soutenue conjointement par l’UpM et le programme environnement des Nations unies.
Face aux conséquences de la crise du Covid-19, les États Membres de l’UpM, des
experts scientifiques, des représentants de la société civile et d’autres acteurs concernés par le climat se sont réunis virtuellement lors de la Semaine Méditerranéenne du Climat de l’UpM 2020 pour discuter des principales questions liées à ce domaine.
Ces rencontres ont été l’occasion pour l’UpM de présenter son plan d’action pour le climat sur la période 2021-2025 : renforcement du lien entre la science, la société et les politiques publiques, y compris le rôle de la jeunesse, la participation active des régions aux contributions nationales (CND) déterminées par l’Accord de Paris et qui seront publiées cette année et la mobilisation des fonds climatiques pour la région.
Dans l’engagement mondial de lutte contre les changements climatiques, le manque actuel de données concernant les financements internationaux privés pour le climat est un obstacle important. Il limite la capacité des autorités publiques dans leur prise de décisions éclairées pour l’intensification des projets climatiques. Pour y faire face, l’UpM a présenté aux partenaires un rapport préliminaire « Les flux de financement climatique dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée ».
Ce rapport démontre notamment que les engagements internationaux en matière de financements climatiques ont représenté 695 milliards de dollars en 2018, soit 9 % des flux mondiaux. Les banques multilatérales de développement ont représenté 64 % des flux. Les principaux pays bénéficiaires en 2018 sont le Maroc, la Turquie et l’Égypte, correspondant à 43 milliards de dollars, tandis que l’Algérie et le Monténégro ont reçu respectivement 56 millions et 36 millions de dollars.
En matière de secteurs, la production d’énergie renouvelable (parc éolien, panneau solaire, etc.) a représenté 15 % du total des engagements, principalement financés par l’Allemagne et la BERD, tandis que l’eau et l’assainissement ont reçu 971 millions de dollars, financés principalement par l’Allemagne et les institutions de l’Union européenne (UE).
Aujourd’hui, il est crucial de supprimer progressivement les investissements dans la chaîne
d’approvisionnement aux combustibles fossiles, qui ont largement dépassé le financement de la production d’énergies renouvelables dans la région. Les efforts développés dans le cadre de la stratégie méditerranéenne de financement du climat de l’UpM ont déjà commencé à être mis en œuvre.
Dans ce contexte, le projet Clima-Med, une initiative menée par l’UE et approuvée par
l’UpM, soutient la transition de huit pays du Sud de la Méditerranée vers un développement
durable, à faible émission de carbone et résistant au climat. Cette stratégie vise également à développer des solutions innovantes comme celles proposées par R20 – Regions of Climate Action et par le Fonds d’équipement des Nations unies. Tous ces acteurs contribueront à combler certaines des lacunes identifiées, notamment à l’échelle locale.