« L’ère de l’expérience », c’est l’impératif de créer et de pérenniser une marque à travers le « retour d’expériences » de ses clients… Ce qui est valable pour un produit, l’est tout autant pour un pays. Renforcer beaucoup plus le branding pays est la meilleure façon de positionner la Tunisie dans ce contexte post-Covid.
Inutile de dire que l’environnement de ces dernières semaines ne favorise pas la consolidation de ce brand. Pour autant, si cette instabilité impacte fortement la visibilité de la Tunisie à l’international, les vrais défis sont à chercher ailleurs. Et ce, dans notre capacité à donner davantage de visibilité à notre sphère entrepreneuriale. Nous ne devons pas faire l’économie d’une vision concertée pour la mise en place de la marque Tunisie. Essentiellement dans un contexte post-Covid où de nouvelles opportunités se font jour.
L’écosystème de l’innovation, la success story de l’ère Covid-19
Ces opportunités concernent plusieurs secteurs et activités. Où la Tunisie a des atouts compétitifs qui ont été consolidés depuis une dizaine d’années. Le meilleur exemple concerne l’écosystème de l’innovation et des startup.
Ce (jusque-là) discret écosystème a été mis en lumière lors de la crise sanitaire. Enova dans la robotique, Ezzayra dans l’agro-business, Datavora dans le big data et Instadeep dans l’IA appliquée au management. Ces dernières sont autant de success stories qui performent à l’international dans des niches de pointe.
Le cadre réglementaire du Startup Act a boosté le développement de ces pépites d’innovation. Et la loi a été rapidement dupliquée en Afrique (Sénégal, Ghana,…). La composante essentielle du Startup Act est qu’il a été créé de manière concertée entre le public et le privé.
Le Startup Act tunisien permet de consolider le financement de ces niches. Ainsi que de renforcer la visibilité de ces initiatives d’innovation. Et ce, dans le contexte actuel de fuite massive des cerveaux.
Selon le fonds Partech Africa, les investissements en capital-risque dans les entreprises tech en Tunisie ont bondi de 533% au cours de 2019. Pour atteindre 8 millions de dollars. Cela sans compter les levées de fonds réalisées en partie à l’étranger. En 2019, la startup Instadeep a levé, à elle seule, 7 millions de dollars grâce au concours d’AfricInvest.
Même si nous sommes loin des géants africains comme le Nigeria et le Kenya qui investissent des centaines de millions de dollars chaque année dans le développement de leurs startup, la dynamique qui a été impulsée semble pérenne. La startup tunisienne NextProtein, produisant de l’alimentation animale à partir de larves de mouches, a réussi en plein confinement à lever, à elle seule, 10,2 millions d’euros…
Story-telling pour un branding
Des investisseurs étrangers opérant dans ces activités d’innovation s’intéressent au brand Tunisie. La « Tunisia Software Development » -TSD- créée par un investisseur italien, opère depuis 2017 en Tunisie. Et a développé son activité dans le software appliqué au traitement de déchets. L’entreprise exporte son know-how en Europe et a su consolider son investissement. Elle compte bien en étendre davantage l’activité.
TSD est devenu un ambassadeur de la marque Tunisie. Puisqu’à sont tour, elle promeut la destination. Et grâce à elle, une autre entreprise du Nord de l’Italie a été créée il y a quelques mois dans un autre secteur porteur. Celui des industries électriques et électroniques.
Reprendre confiance dans la marque Tunisie ne signifie pas uniquement avoir une vision à court terme et investir des millions de dinars dans des malls commerciaux (qui au delà de leur employabilité ne créent pas de richesses)… Reprendre confiance, c’est explorer de réels investissements productifs, à haute valeur ajoutée, qui ne recherchent pas la facilité.
Même s’il paraît difficile dans l’environnement actuel de se projeter, des initiatives comme le Startup Act sont à consolider davantage par des actions publiques-privées où l’écosystème entrepreneurial fait partie intégrante du branding Tunisie. Positionner durablement le site dans le radar des investisseurs globaux permettra de ne pas rater le coche des opportunités post-Covid.