Le sit-in observé par les élus du PDL à l’ARP depuis le 10 juillet et l’occupation hier de la tribune réservée au trio présidentiel, ont déclenché des réactions en cascade ; ayant abouti à l’échange de violence physique entre les députés de la Nation. C’était prévisible et c’est déplorable !
Ce qui devait arriver arriva. La tension qui est devenue la règle à l’ARP était montée d’un cran hier mardi. Les joutes verbales se sont transformées en violence physique. C’était prévisible et inévitable tant la haine entre les élus du PDL et ceux d’Ennahdha était palpable.
ARP: Provocations
En effet, cela se passait au bâtiment de l’annexe de l’ARP, l’ancien siège de la Chambre des conseillers. Où a eu lieu la séance plénière, mardi 21 juillet.
Les députés du Parti destourien libre conduits par Abir Moussi ont, de nouveau, occupé le podium de l’ARP en signe de protestation contre les agissements du président du parlement Rached Ghannouchi et de son neveu, également chef de son cabinet, Habib Khedher.
Pourtant, faut-il le rappeler, les députés membres de la Commission du règlement intérieur ont approuvé lundi une proposition qui prévoit que les députés de l’ARP sont désormais interdits de monter au perchoir du Parlement avec l’intention d’y entraver les travaux.
« Banditisme inacceptable »
Contestant la présence de deux députés du PDL à la tribune consacrée normalement au président de l’Assemblée et ses deux vice-présidents, le président du bloc Ennahdha, Noureddine Bhiri, a menacé de monter au même lieu avec la totalité de ses députés.
« Violer la loi et s’emparer de la tribune du trio présidentiel, c’est du banditisme inacceptable », s’est écrié à son tour le député nahdaoui, Imed Khemiri.
Makhlouf et les missiles du président
Chauffé à bloc et pressé d’en découdre avec son ennemie déclarée, Abir Moussi, le député de la coalition hybride Al Karama, Saïfeddine Makhlouf est allé de son habituelle litanie : « En occupant la tribune, le bloc du RCD dissous cherche en vérité à se venger de la révolution, à enfreindre la transition démocratique et à rabaisser les institutions de l’Etat ».
Le sulfureux président d’Al Karama n’a pas résisté à l’envie de donner un coup de griffe au président de la République, son deuxième ennemi patenté, dont il a qualifié son dernier discours d’ « affligeant ». « Kaïs Saied menace les institutions de l’Etat par les missiles ; nous ne craignons pas de nouvelles élections », a-t-il lancé avec arrogance au locataire du palais de Carthage.
Qui a agressé qui ?
Et c’est dans cette ambiance d’altercations et de bousculade entre les députés du PDL et ceux d’Ennahdha que le député islamiste Said Ferjani a accusé le député du bloc du PDL, Majdi Boudhina, de l’avoir agressé, lui occasionnant des ecchymoses au niveau de l’épaule gauche et du bassin. D’où son admission dans un hôpital public.
Mais selon la version de Majdi Boudhina, les députés d’Ennahdha sont montés à la tribune pour les faire sortir de force. Et d’ajouter que Said Ferjani lui a jeté une chaise au niveau de la jambe. Il a alors chuté et s’est tordu la jambe.
Que dire de ce spectacle triste et désolant qu’on nous inflige quotidiennement sous le dôme du Parlement ? Que ceux qui ont voté pour ces gens-là sont des Tunisiens; qu’ils sont à notre image, peu réjouissante il faut l’avouer ; et que nous méritons ce qui nous arrive.
Voici l’amère vérité qu’il faut désormais regarder en face et agir en conséquence.