Le ministre des Affaires étrangères Noureddine Erray serait sur le départ. La décision de son probable limogeage serait officialisée ce vendredi 24 juillet.
L’on spécule déjà sur les motifs qui auraient poussé le président de la République à se séparer d’un ministre régalien en cette période d’instabilité politique.
Selon des sources concordantes, le ministre des Affaires étrangères Noureddine Erray a été limogé hier jeudi 23 juillet 2020, par le Chef du Gouvernement Elyes Fakhfakh. La Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Salma Ennaifer, devrait être chargée de la direction du département en attendant la nomination d’un nouveau ministre au sein du prochain gouvernement.
La décision serait officialisée ce vendredi 24 juillet 2020.
Futilité
La nouvelle s’est propagée sur les réseaux comme un feu de paille. Ce limogeage aurait été exigé par le président de la République Kais Saied sous prétexte que Noureddine Erray ne s’entendait pas depuis un moment avec Nadia Akacha, cheffe du cabinet du président de la République. Mais, est-ce une raison suffisante pour pousser un ministre régalien à la sortie pour une raison aussi futile à quelques jours de la désignation d’un nouveau chef du gouvernement ? Ajoutant un sentiment de vide à l’instabilité politique de cette période critique de notre histoire.
Sur un siège éjectable
Ainsi, selon les rumeurs qui bruissent dans Tout-Tunis, le chef de l’Etat Kaïs Saied aurait demandé, lors de leur rencontre mercredi denier à Carthage, au chef du gouvernement sortant Elyès Fakhfakh d’écarter le ministre des Affaires étrangères pour avoir émis des avis sur le dossier libyen qui ne seraient pas conformes avec la position officielle de la Tunisie.
A noter que cette explication semble plausible. Faut-il rappeler à ce propos que le locataire du palais de Carthage l’avait sévèrement recadré, lors de l’audience qu’il lui a accordée, pour l’augmentation des tarifs des frais des ambassades et consulats. Pourtant le malheureux ministre n’avait fait qu’appliquer une décision prise par le ministère des Finances !
D’ailleurs, l’ancien ambassadeur à Oman avait failli ne pas accompagner le président Saïed lors de sa visite de travail et d’amitié à Paris. On raconte que, chose inédite et inhabituelle, le ministère des Affaires étrangères n’avait pas été associé à la préparation de cette importante visite. Ainsi, tous les détails avaient été fixés par le Palais de Carthage en collaboration avec l’omniprésent ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor.
Coup de tête ?
Etrange clin d’œil de l’histoire. C’est avec la bénédiction du même président de la République que l’ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed, avait procédé de la même manière expéditive en limogeant l’ancien ministre des Affaires étrangères, Khemaïs Jhinaoui pour des raisons obscures et inconnues jusqu’a aujourd’hui.
S’agit-il d’un coup de tête de la part du président de la République, lequel avait choisi Noureddine Erray, l’ex-ambassadeur à Oman, pour être à la tête de la diplomatie tunisienne ? Et ce, après l’avoir rencontré lors de son déplacement à Mascate pour présenter ses condoléances suite au décès du Sultan Qabous d’Oman et reconnu en lui un de ses anciens étudiants à la Faculté des sciences juridiques ?