Bras de fer, tension et pouvoir… C’est ce qui résonne en ce moment au sein de la scène politique. Aujourd’hui, la vie partisane connaît des mouvements en dents de scie, où la survie des partis politiques serait probablement éphémère. Pour cause : l’absence de confiance des électeurs vis-à-vis du politique où la lumière du bout du tunnel demeure incertaine. Depuis le 14 janvier 2011, aucun gouvernement n’a pu achever son mandat de 5 ans. En tout, 8 gouvernements se sont succédé. En presque dix ans.
De ce fait, le pouvoir tire chaque fois son épingle du jeu. D’ailleurs, la politique de la chaise vide est devenue le sport favori des politiciens. D’où l’intérêt de se poser les vraies questions. Pourquoi on se retrouve à chaque fois dans une telle situation d’instabilité politique ? Mais plus encore, à quoi cela est dû ? La réponse est claire pour les Tunisiens. La responsabilité incombe essentiellement à la classe politique.
Aujourd’hui, les événements s’enchaînent. Il y a deux jours de cela, le président de la République Kaïs Saïed a désigné Hichem Mechichi, ministre actuel de l’Intérieur comme étant le nouveau Chef du gouvernement. Il devra ainsi former son gouvernement dans un délai d’un mois. Autrement dit, si le gouvernement de Mechichi n’obtient pas la confiance des 217 élus, le président de la République a le droit de dissoudre le Parlement. Et ce, comme le stipule la Constitution.
D’ailleurs, selon l’article 99 de la Constitution : « En cas de dépassement du délai ou si l’Assemblée n’octroie pas sa confiance au nouveau gouvernement, le Président de la République a le droit de dissoudre l’Assemblée et d’appeler à la tenue d’élections législatives anticipées dans un délai minimum de 45 jours et maximum de 90 jours ».
Mais entre temps, un autre événement aura lieu ce jeudi 30 juillet, la veille de l’Aïd: une plénière sera organisée pour le retrait de confiance au président du Parlement, Rached Ghannouchi. Et ce dit-on pour avoir non seulement outrepassé ses prérogatives, mais aussi pour avoir violé la Constitution.
Autrement dit, il est clair que le jour J, on en saura beaucoup plus sur les 217 élus qui seront pour ou contre le retrait de Rached Ghannouchi à la tête du Parlement. D’autant plus que le vote sera secret cette fois-ci.
Pour appréhender ce qui se passera le jour J, un ancien directeur général d’administration centrale sous couvert de l’anonymat souligne pour sa part que le processus de laminage d’Ennahdha a bien été entamé. Selon lui : » Si La motion contre Ghannouchi devait tomber, ce serait une véritable victoire à la Pyrrhus pour Ennahdha qui ne ferait que précipiter sa chute ».
Il ajoute : « L’état d’exaspération à cause du comportement partisan et même tribal de Ghannouchi à la tête de l’ARP a suscité le dégoût du public tunisien pour cette classe politique et même un dédain de la politique qui ne peut que faire le lit de la dictature ».
Autrement dit, tout se jouera le 30 juillet. Les 217 députés décideront soit le maintien soit le retrait de confiance de Rached Ghannouchi. D’ailleurs, ne dit-on pas que le pouvoir est en fait un cancer politique où on ignore comment cela va finir… Wait and see…