Le projet de loi portant sur les mesures exceptionnelles de recrutement dans le secteur public a été adopté hier dans son intégralité. De la poudre aux yeux pour berner les diplômés du supérieur sans emploi et du populisme de bas étage…
Encore une fois, l’on assiste à un climat de tension poussé à l’extrême à l’hémicycle. Et ce, à l’occasion de l’adoption de ce projet de loi avec 159 voix pour et 18 abstentions.
Signe de cette tension, la séance plénière a été levée pendant quelques minutes. Avant de reprendre par la suite les travaux.
En effet, le projet de loi 27/2020 assure aux diplômés de l’enseignement supérieur sans emploi, dont la durée du chômage a dépassé les 10 ans, le droit au recrutement d’office dans le secteur public. Selon des critères prédéterminés.
Coup d’épée dans l’eau
Mais, ce projet de loi n’a pas fait l’unanimité chez les députés. Certains estiment que cette loi permettra d’ouvrir la voie au recrutement des diplômés du supérieur sans emploi. D’autres élus considèrent que cette loi est un simple coup d’épée dans l’eau.
En effet, une grosse dispute a eu lieu entre les députés du Courant démocrate et ceux de la coalition d’Al Karama.
Ainsi, la députée Samia Abou d’Attayar a accusé ses collègues d’Al Karama de populisme. Et ce, en soumettant les élus de la Nation au chantage des chômeurs en sit-in devant le siège du parlement, venus revendiquer leur droit à l’emploi et l’adoption du projet de loi actuellement en examen à l’ARP.
Divergences
A savoir que des députés ont appelé à l’adoption de ce projet de loi en faveur des sans-emploi. Dont la situation financière s’est détériorée à cause du chômage. D’autres élus ont plutôt appelé à assurer une coordination avec le gouvernement. Et ce, afin de trouver les ressources financières à affecter au recrutement à effectuer.
Sachant que le gouvernement refuse cette loi. Arguant de la nécessité de lever auparavant les ressources financières pour couvrir le coût général du processus de recrutement.
Populisme
Disons pour conclure qu’en vérité, l’adoption de ce texte a eu lieu sous la pression des sans-emploi rassemblés devant le Parlement.
En effet, cette mesure populiste ne pouvait pas tomber plus mal alors que nous nageons en pleine crise.
Que tout le monde sait que la conjoncture économique ne permet point de nouveaux recrutements au sein de la fonction publique ultra surchargée.
Que le recrutement au sein de celle-ci est soumis à la sélection par concours offrant à tous une égalité des chances.
Et qu’en fin, ce n’est guère le rôle de l’Etat de garantir aux chômeurs un emploi y compris dans la fonction publique, mais de dispenser l’enseignement ou la formation.
Populisme, quand tu nous tiens !