Covid-19, mesures de confinement prises dans le monde, fermeture des frontières et une forte perturbation du commerce sont venues interrompre la grande période d’intégration des économies entamée dans les années 1990.
Entreprises à l’arrêt, désinvestissements locaux, investissements internationaux en berne, relocalisation des multinationales, ne faisaient pas partie du vocabulaire des chantres de la mondialisation post-Covid 19.
Trois coups qui ont provoqué de telles blessures dans le système du commerce ouvert. Que tous les puissants arguments en sa faveur ne seront plus audibles.
C’est sur cet état de l’économie mondiale que The Economist Intelligence Unit -EIU– vient de publier une analyse titrant: « En baisse mais non éliminée? Globalisation et la menace de la Covid-19″. (Down but not out? Globalisation and the threat of Covid-19).
L’Economist Intelligence Unit est une entreprise britannique appartenant à The Economist Group. Elle est la sœur du magazine d’audience internationale The Economist.
Par ses recherches et ses analyses, l’EIU offre des prévisions et du conseil. Elle fournit aux pays, industries et entreprises des analyses mondiales.
De l’analyse faite sur la globalisation et la Covid-19, il est possible de tirer les principales conclusions suivantes.
La Covid-19 réduit les flux mondiaux d’IDE d’environ 40% en 2020-21
Les récents changements apportés aux politiques d’IDE ont encore assombri les perspectives. Au cours du premier semestre 2020, plusieurs économies majeures dans le monde ont resserré leurs réglementations sur les investissements étrangers
Dans l’ensemble, l’organisme des Nations unies, chargé du commerce et du développement (CNUCED), s’attend à ce que la pandémie réduise les flux mondiaux d’IDE. Et ce, d’environ 40% en 2020-21, une contraction légèrement plus importante que les 35% enregistrés lors de la crise financière mondiale en 2008-2009. Cependant, l’impact réel pourrait être plus dramatique. Etant donné l’ampleur, la profondeur et la complexité de la situation actuelle.
Une mondialisation repensée
Il est plus probable, du moins à court terme, que les entreprises adoptent une approche mixte consistant à s’écarter prudemment et précisément du statu quo. Certains investissements vont probablement s’orienter vers la relocalisation, le nearshoring et le stockage. Ainsi que dans les technologies visant à faciliter ces processus. Une plus grande attention sera accordée à l’amélioration du fonctionnement des systèmes existants. Par exemple en diversifiant les chaînes d’approvisionnement, qui ne se limiteront plus à un seul pays pour s’étendre à toute une région.
Les entreprises dont le bilan est solide seront les mieux placées pour créer des recentrages de leurs activités en plusieurs points de leurs activités. Elles peuvent également bénéficier d’une capacité à agir plus lentement et plus délibérément. En s’assurant que leurs investissements soient porteurs de fruits à long terme et répondent aux crises futures. Comme par exemple le changement climatique.
En cela les décideurs politiques et les bureaux nationaux de promotion des investissements seraient bien avisés de faire appel à de telles entreprises dans leur recherche de solutions durables et diversifiées. Le résultat pourrait bien conduire à un nouveau chapitre de la mondialisation, le commerce international s’étendant plus complètement à travers le globe.
Sur ce dernier point, l’EIU prévoit que le volume du commerce mondial diminuera de près de 23 % en 2020. Soit pratiquement du quart du volume d’avant Covid-19, éclipsant les creux atteints lors de la crise financière mondiale de 2008.
Aussi, conclut l’analyse, il ne faudra pas espérer un retour rapide à un monde insouciant. Où l’on se déplacera sans entraves et où le commerce sera libre.