Le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, a entamé les consultations. Et ce, en vue de la composition de son équipe par des entretiens avec les organisations nationales. Snobant les partis politiques et se privant de la sorte d’une éventuelle « ceinture politique ».Et c’est intentionnel…
Conformément à l’article 89 de la Constitution, le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, ne dispose désormais qu’à peine de trois semaines. Et ce, pour former son équipe gouvernementale et obtenir l’aval du président de la République. Et enfin, obtenir la confiance du Parlement, soit la date limite du 25 août 2020. En attendant cette date fatidique, il a déjà entamé les consultations destinées à choisir ses ministres.
Pour rappel, et si par malheur ou chance, il échouait à obtenir l’aval de l’ARP, le chef de l’Etat pourrait activer l’article 89. Ce dernier lui donne le droit de dissoudre le Parlement. Ainsi que d’appeler à l’organisation de nouvelles élections législatives dans un délai de 45 jours au minimum et de 90 jours au maximum.
Les partis snobés
C’est dans cette perspective que Hichem Mechichi a opté pour le démarrage des consultations avec les organisations nationales.
Il convient de souligner que, contrairement à la tradition, le nouveau chef du gouvernement désigné a choisi de s’entretenir au premier lieu avec les organisations nationales. Tout en snobant les principaux chefs des partis, en fonction de leur représentation au Parlement.
Force et faiblesse
Pourtant, faut-il le rappeler, le protégé du Président ne dispose d’aucun filet de sécurité, d’aucune ceinture de sécurité, n’ayant aucun soutien partisan ou relais d’aucune coalition parlementaire représenté à l’hémicycle. C’est sa principale force mais également sa faiblesse.
Les partis en ordre dispersé
En face, les chefs des partis politiques se lancent dans des spéculations, vu que M. Mechichi cache soigneusement son jeu, ne pipant un mot sur ses intentions ni sa feuille de route.
Ainsi, Zouheïr Maghzaoui, le S.G. du parti Achaâb, et Khaled Krichi, respectivement S.G. du parti Achaâb et député, plaident-ils pour un gouvernement politique. « Tous les partis peuvent y participer, y compris Qalb Tounes, mais sans Ennahdha ».
Et d’ajouter avec ironie: «Dans la mesure où les Tunisiens respireront à pleins poumons au cas où le parti islamiste ne ferait pas partie du prochain gouvernement».
Cependant, prudent, Attayar s’est exprimé par la voix de son député Mohamed Ammar: «Nous interagirons positivement avec les idées et les approches que développera à notre intention le chef du gouvernement désigné».
Qalb Tounes s’est, quant à lui, dit prêt « à discuter avec le chef du gouvernement désigné, n’ayant aucune objection contre la participation de quiconque au prochain gouvernement », a affirmé Oussama Khlifi, le chef de son groupe parlementaire.
Reste Abir Moussi, présidente du PDL, qui pose ses conditions : oui au gouvernement Mechichi mais « à condition qu’il ne comprenne aucun représentant nahdhaoui ou un pseudo-indépendant qui se révélera appartenir à Ennahdha ». Cela a le mérite d’être clair, net et précis.