L’énorme déflagration ayant ravagé Beyrouth hier, en fin d’après midi du mardi 4 août, a provoqué un état de choc général…Entre corps ensanglantés, des morts, des blessés, des dégâts matériels, des immeubles soufflés à des kilomètres.. Une terrible tragédie qui a causé la mort de plus de 100 personnes et causé plus de 4 000 blessés, selon un bilan provisoire des autorités locales. Pour comprendre ce qui s’est passé…Décryptage depuis Beyrouth avec Philippe Hage Boutros, journaliste économique à L’Orient Le Jour dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
Selon Philippe Hage Boutros, l’enquête vient de démarrer et les dégâts sont considérables. Il précise dans ce contexte: « Il est très difficile maintenant de se prononcer puisqu’il y a, d’après les premières investigations deux pistes qui pourraient même n’en faire qu’une. La première étant un incident qui aurait provoqué une explosion chimique. Et la deuxième serait celle probablement d’une attaque aérienne car certaines personnes ont entendu un avion survoler la zone peu avant la grosse déflagration. Cela étant dit beaucoup de témoignages ont jailli à des endroits différents dans la zone portuaire ».
Et de poursuivre: « A l’heure actuelle aucune certitude si ce n’est que les produits qui étaient déposés dans l’entrepôt ont explosé ».
En clair, beaucoup d’interrogations et les réponses demeurent incertaines. A partir de ce fait, Philippe Hage Boutros met l’accent sur l’existence de ces produits. Qui aurait été au courant de leur existence ? Avant d’ajouter: « Tout comme on ne sait pas pourquoi aucune précaution n’a été prise. D’après ce que j’ai pu comprendre, la direction du port était loin de se douter de cette dangerosité. Cela dit, encore une fois ce ne sont que des allégations ».
Par ailleurs, on se demande quels sont les premiers éléments et quel est le premier bilan? A cette interrogation, Philippe Hage Boutros souligne pour sa part: « La certitude que j’ai c’est que les représentants des syndicats et toutes les professions sanitaires et médicales au Liban ont appelé les dirigeants à former une cellule d’enquête indépendante, (non gouvernementale). Parce qu’il y a une grosse méfiance quant à la volonté de la commission d’enquête gouvernementale de livrer des conclusions concrètes. Pour la simple raison que le pays souffre d’un mal endémique, à savoir la corruption, doublé de clientélisme. D’ailleurs, rappelons que ce n’est pas le premier scandale qui aurait eu lieu au Liban. Il y a moins d’un mois, il y a eu l’affaire du poulet avarié datant de 2016 re-labellisé et remis sur le marché congelé dans un entrepôt au Liban. D’où la raison de créer une commission d’enquête indépendante ».
Qu’en est-il du bilan?
S’agissant du bilan de plus de 100 de morts, 4000 blessés et des milliers sans abri. Concernant les dégâts matériels, ils sont gigantesques dans le port et aux alentours. Selon les pouvoirs publics, la première estimation des dégâts varie entre 3 et 5 milliards de dollars.
Ce qui nous amène en plus de la crise de Covid-19, à une autre dimension d’urgence sanitaire encore plus grave. Mais la certitude c’est que le Liban se relèvera comme toujours…