Hichem Mechichi, le chef du gouvernement désigné, a révélé sa vision et dessiné les contours de sa prochaine équipe. Elle sera basée sur un programme et non sur les desiderata des partis politiques. Et ce, à l’issue de ses entretiens avec les députés hors groupe sur la composition du nouveau gouvernement.
En effet, M. Mechichi a annoncé aux journalistes présents à Dar Dhiafa: « Le prochain gouvernement sera un gouvernement de réalisation. Les affaires économiques et sociales ainsi que les préoccupations des Tunisiens, qui vivent actuellement une situation difficile, figurent en tête de ses priorités ». Tel a été le credo annoncé, hier mercredi, par le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi. Et ce, à l’issue d’une série d’entretiens avec des députés hors groupe. A savoir, Mongi Rahoui, Yassine Ayari, Mabrouk Korchid, Safi Said et Fayçel Tebbini.
Synthèse
Ayant fixé clairement une feuille de route pour son prochain gouvernement, Hichem Mechichi s’est félicité d’avoir trouvé une synthèse entre les propositions positives des différentes composantes politiques. Et ce, en dépit d’une situation socioéconomique critique, de profondes divergences politiques et d’un parlement balkanisé à l’extrême.
« La deuxième semaine des consultations a été consacrée aux négociations avec les composantes du paysage politique. Toutefois, le constat est unanime sur l’état de lieu de la situation économique et politique du pays en cette période », a-t-il souligné.
Dans ce contexte, il a exhorté la classe politique à parvenir « aux compromis nécessaires pour un travail collectif; afin que le prochain gouvernement puisse surmonter les tiraillements observés à l’ARP ».
Flou artistique
Quelle sera la nature du prochain gouvernement: politique ou technocrate? Il a esquivé avec malice la question. Il déclare à ce propos :« Le gouvernement sera politique. Dans notre conception de la politique qui est d’être au service des citoyens ». Nous voilà bien avancés M. le chef du gouvernement désigné, mais saluons la belle prouesse!
Revenant à la composition de sa prochaine équipe gouvernementale, le protégé du président de la République a quand même précisé que l’élargissement ou la restriction de sa structure dépendra de la réalisation de ses objectifs. « Ce qui m’intéresse en premier lieu est le programme du gouvernement et non sa composition », précise-t-il. Une façon de couper court aux spéculations en proclamant haut et fort que le choix des prochains ministres se fera en fonction d’un programme préétabli et non pour satisfaire les ambitions des uns et des autres.
Mechichi : « Arrêter d’abord l’hémorragie »
Méthodique, en brillant commis de l’Etat qu’il est, le chef du gouvernement désigné sait qu’il faut prendre le taureau par les cornes afin d’opérer les réformes nécessaires mais ô combien douloureuses en ces temps de gros nuages. « Tout sera mis en œuvre pour arrêter l’hémorragie au niveau des indicateurs économiques et sociaux et rétablir l’équilibre au niveau du budget et des fondamentaux économiques », a-t-il déclaré.
Mais, « il n’est possible de parler d’un programme de décollage économique que dans deux ans grâce notamment à une nécessaire stabilité politique », prévient-il avec réalisme et modestie.
Une mission titanesque
Disons pour conclure que la tâche qui pèse sur les épaules de cet homme de qualité est très lourde, que sa mission est titanesque. Et ce, au vu de l’étouffante conjoncture politique et économique que vit notre pays. Et en raison de la piètre qualité des partis politiques. Plus soucieux du nombre de strapontins à glaner au sein du prochain gouvernement que de mesures économiques et financières à prendre en urgence absolue pour sauver le soldat Tunisie.