Lorsque les actions dégringolent et le spread augmente, rien de tel qu’un lingot d’or pour rétablir la situation !
Ce principe n’a jamais déçu ses adeptes. Hier, c’était une première dans l’histoire des marchés : l’or a dépassé le seuil psychologique des 2 000 dollars l’once. Du jamais vu dans l’histoire des marchés financiers qui naviguent à vue depuis le déclenchement de la pandémie COVID-19.
Hausse inédite des risques
Cette flambée a été soutenue par un cocktail inédit de facteurs.
Les actions se sont effondrées avec les suspicions sur la capacité de tous les business models, sans exception, de résister. On peut proposer le meilleur produit au monde. Etre le plus compétitif. Mais le fait de ne pas maîtriser une partie de la chaîne de valeur pourrait tout compromettre.
Les placements en produits FixedIncome souffrent de la faiblesse des rendements. Et les meilleures signatures souveraines bénéficient d’un taux d’intérêt négatif. La crise a fragilisé la trésorerie de toutes les sociétés. Et les agences de notation sont en train de dégrader leur signature. En témoignent les doutes sur la capacité des émetteurs à rembourser leurs dettes.
L’or offre donc un refuge car contrairement à la monnaie fiduciaire qui peut être imprimée en quantités illimitées pour soutenir la politique monétaire, il préserve sa rareté et sa valeur historique.
Le rôle pivot du dollar
Les trajectoires des cours des matières premières sont influencées par le mouvement du dollar américain. La devise du pays de l’oncle Sam est sous pression à cause des inquiétudes quant à la croissance avec l’augmentation des cas de coronavirus dans le pays. Dimanche dernier, les experts ont déclaré que les États-Unis se trouvaient déjà dans une nouvelle phase de l’épidémie avec des infections extraordinairement répandues dans les zones rurales ainsi que dans les villes.
A cela s’ajoute les tensions sino-américaines et la loi sur la sécurité de Hong Kong qui pèsent lourdement sur un commerce mondial déjà souffrant à cause des contreperformances macroéconomiques mondiales.
Hausse ponctuelle ou durable ?
L’évolution future du cours de l’or va dépendre de plusieurs facteurs, dont le plus important est la vitesse de la reprise de l’économie mondiale. Plus la récession dure, plus les investisseurs s’offrentle métal jaune. En d’autres termes, lorsque toutes les autres alternatives d’investissements sont absentes, placer dans un actif sans risque est le choix rationnel.
Il faut juste faire attention et ne pas tout miser sur l’or. In fine, ce n’est qu’un actif de diversification dont la part ne doit pas dépasser 20%. Les cours pour les contrats à terme, livraison décembre 2020, affichent déjà un cours à 2 045 dollars l’once. C’est un mauvais signe car il montre que les marchés ne croient pas à une relance en 2020.
L’or affiche un record avec un prix de 2029 dollars l’once au comptant et 2045 dollars pour les livraisons à décembre 2020.