Un gouvernement de compétences nationales. Tel était le mot d’ordre lancé par Hichem Mechihi hier, lors d’un point de presse à Dar Dhiafa. Fallait-il s’attendre à une telle annonce?
Un gouvernmement de compétences nationales, pour une bonne partie des analystes, c’est ce qu’il fallait faire pour mettre fin à ces tiraillements qui tout le long des dix ans, les politiciens n’ont jamais répondu aux attentes des Tunisiens.. Alors que la révolution du 14 janvier 2011 devait répondre aux slogans tant connus » Liberté, Travail, Dignité ». Mais pour d’autres, il fallait garder un gouvernement partisan… D’ailleurs, on se demande pourquoi faire…
Ce qui explique les avis mitigés des uns et des autres.. Pour Abdelaziz Belkhoja, analyste politique et écrivain met l’accent sur l’importance de ce gouvernement.
Il précise dans ce contexte: » Un gouvernement intelligent peut, très largement, travailler sans l’ARP. Ces dix dernières années, il y a eu une véritable diarrhée législative. Toutes les lois possibles et imaginables ont été votées et aucune n’a été appliquée. »
Avant d’ajouter: « Or pour appliquer les lois, il ne faut que des décrets, des règlements, etc…, qui ne dépendent en rien de l’ARP et qui, s’ils sont appliqués au sein d’un plan de redressement de l’économie, peuvent très vite changer la donne du pays. »
Et de poursuivre: « Donc, pas besoin de l’ARP, qu’ils continuent à se chamailler, à s’occuper de leurs problèmes personnels et à ignorer les priorités du pays et les dangers qui arrivent à toute vitesse. Un gouvernement intelligent peut travailler sans eux. »
De son côté Slim Tlatli, ancien ministre du Tourisme souligne pour sa part la nécessité d’une stabilité à tous les niveaux. Il indique comme suit: « Il est fort probable que l’annonce de M. Mechichi hier n’est qu’une partie d’un plan plus global, du moins je l’espère. »
Slim Tlatli: « L’ambition nécessite une vision »
En effet, selon lui, un gouvernement de compétences n’a de sens que si le pays s’engage très rapidement et concomitamment dans un processus de révision de la constitution, du mode de scrutin et de la loi organisant les partis.
Il souligne dans ce contexte: « On se fixerait un délai d’une année pour aboutir à une refondation de la deuxième République vers la troisième République suite à quoi on va directement vers des élections anticipées …. »
Et de conclure : « Il s’agit de l’unique voie vers la stabilité et le sauvetage du pays. Exprimé ainsi le chemin tracé est clair, la difficulté est dans la finesse et le doigté de la mise en œuvre de cette transformation vitale et il faut l’avouer pas du tout simple à mener.
L’ambition nécessite une vision, mais une vision sans plan stratégique n’est qu’un rêve et moi je ne veux pas en rester là…. »