Une délégation ministérielle n’est pas parvenue à un accord avec les membres de la Coordination du sit-in d’El Kamour. Et ce, lors d’une réunion tenue jeudi à Tataouine. Etaient présents: le ministre de l’Énergie, des Mines et de la Transition énergétique, Mongi Marzouk; et le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Fathi Belhaj.
Ainsi, les membres de la coordination d’El Kamour, ont exprimé leur déception par rapport à l’offre faite par les deux ministres. En estimant qu’elle ne répond pas à leurs attentes minimales; ainsi qu’aux dispositions de l’accord d’El Kamour, signé depuis le 16 juin 2017.
Par ailleurs, cette réunion se tenait en l’absence du gouverneur de la région et des représentants de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Toutefois, les membres de la coordination d’El Kamour soulignent que le traitement des revendications de la région et de l’accord d’El Kamour par le gouvernement, « n’est pas sérieux ». Et ne permet pas de favoriser la relance du développement global dans la région. Car, il n’est pas à la hauteur des sacrifices consentis par la jeunesse et les martyrs d’El Kamour.
De ce fait, les membres de la coordination accusent les gouvernements successifs d’avoir humilié les habitants de la région. De même que de les avoir « privé des richesses de leur région ». Rappelant à cet égard les indicateurs négatifs enregistrés au niveau des différents aspects de la vie dans la région. Avec en particulier le taux de chômage qui s’est accentué.
En conséquence, les membres de la coordination refusent 250 emplois dans les compagnies pétrolières (production et services) sur les trois prochaines années. Ainsi que la création d’une entreprise agricole pour remplacer le recrutement de 500 travailleurs dans la Société d’Environnement, de Plantation et de jardinage qui commencera à mettre en œuvre une nouvelle approche à partir de mars 2021. Laquelle a besoin de 36 millions de dinars par an pour payer les travailleurs.
Propositions rejetées
En effet, la proposition soumise par les deux ministres et approuvée par le Conseil ministériel restreint pour la mise en œuvre de l’accord d’El Kamour, prévoit des recrutements dans des compagnies pétrolières. Et ce, selon un calendrier qui s’étend sur les années 2021, 2022 et 2023. Sans fournir de chiffres précis, selon les membres de la coordination, qui l’ont rejetée.
En outre, une proposition de rompre avec le modèle des entreprises environnementales a été faite. Dans la mesure où il s’agit de « demi-mesures qui investissent dans l’emploi précaire et qui ne produisent pas de richesses ». C’est ce qu’indique les membres de la coordination. Il s’agit, selon eux, de procéder à leur restructuration à partir du 1er janvier 2021. Et à la création d’entreprises et de sections spécialisées dans les secteurs productifs. Selon un programme de travail proposé par la direction actuelle de l’entreprise environnementale et approuvé par le ministère de tutelle.
De son coté, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Fathi Belhaj, déclarait qu’aucun accord n’a été conclu lors de cette réunion. « Nous sommes venus clarifier certaines ambiguïtés. Il existe des recommandations qui ne peuvent être mises en œuvre à l’heure actuelle », a-t-il dit. Tout en notant que Tataouine a besoin d’une vision globale de développement.
Résultats décevants
Pour sa part, le ministre de l’Énergie, des Mines et de la Transition énergétique, Mongi Marzouk, estime dans une déclaration à la TAP, que « les résultats de la réunion sont « décevants ». Et déclarant préciser: « Nous voulions, dans cette période difficile, trouver une solution à l’accord d’El Kamour; et que les entreprises contribuent à la mise en œuvre de cet l’accord. »
De plus, il souligne la possibilité de parvenir à une meilleure solution. En réglant tous les conflits sociaux, sans recourir à la solution des emplois précaires. Tout en indiquant que le prochain gouvernement travaillera à mettre en œuvre les termes de l’accord et à remédier à ses faiblesses.
Pour sa part, le porte-parole officiel du sit-in d’El Kamour, Tarek Haddad, déclarait que les membres de la coordination étaient disposés à « faire réussir cette réunion ». Considérant que l’offre faite par la délégation gouvernementale s’apprêtait plus à « une mascarade ».
Enfin, il souligne que la coordination d’El Kamour, est « résolue à ne pas rouvrir la vanne de pompage de pétrole à El Kamour; tant que leurs demandes demeurent insatisfaites ».
Avec TAP