L’économiste Ezzeddine Saïdane met l’accent sur l’importance d’une sortie de crise économique. Face à la situation économique actuelle, les solutions existent encore, mais elles ne sont pas faciles à mettre en place. Leur application requiert de l’audace politique », a-t-il estimé, à l’issue d’une rencontre avec le Chef du gouvernement désigné Hichem Mechichi.
Ezzeddine Saïdane a souligné que tout plan de sauvetage de l’économie devrait se faire sur trois étapes.
« La première consiste à s’accorder sur un diagnostic profond de la donne actuelle», a-t-il encore indiqué. Et de préciser qu’à partir de ce diagnostic, dont l’élaboration ne doit pas tarder, il faut définir un plan d’ajustement structurel dont l’exécution devrait s’étaler sur une année et demie à deux ans.
« La mise en œuvre de ce plan devrait permettre de rétablir les équilibres financiers, économiques et sociaux et préparer l’économie à la troisième étape du plan de sauvetage, celle des grandes réformes (réforme fiscale, réforme des entreprises publiques, réforme des caisses sociales, réforme de l’enseignement …) » a-t-il ajouté.
« La troisième étape serait l’exécution de ces grandes réformes. Cette étape nécessiterait à peu près 3 ans. Au total, nous avons besoin de 5 ans pour sauver l’économie et améliorer le vécu des tunisiens » a-t-il considéré.
Pour Saidane, «tout au long de ce processus, l’Etat doit essentiellement compter sur ses ressources propres étant donné que le recours aux marchés internationaux est devenu très difficile, si ce n’est impossible, vu la situation dans laquelle se trouve le pays ».
Et de conclure « on n’a pas bien géré la crise au moment opportun mais le rattrapage reste encore possible ».
Avec TAP