Les propos du président de la République Kaïs Saïed sur la question de l’égalité devant l’héritage ont suscité une inquiétude sur la Toile. Notamment en ce jour du 13 août, à l’occasion de la Journée nationale de la Femme Tunisienne…. Pour une partie des internautes, ce genre de propos pourrait être une régression des libertés. Mais aussi de l’égalité homme-femme… Jointe par tél, Monia Ben Jemia ancienne présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), donne son point de vue dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
Monia Ben Jemia souligne pour sa part: « En l’absence de Cour constitutionnelle, le Président de la République est le seul interprète de la Constitution. Il a fait de la charia la source unique ou principale de la loi, en invoquant le Coran. Il interprète l’article 20 de la Constitution comme ne permettant l’égalité que dans l’espace public et non l’espace privé ( la famille) C’est une interprétation littérale et non contextuelle de la Constitution. La charia source de la loi a été évoquée par la Constituante puis écartée. »
Et de poursuivre: « Le président ne peut donc l’invoquer. Les premiers brouillons invoquaient seulement l’égalité entre citoyens. Il a été rajouté les citoyennes et signifie égalité entre hommes et femmes de nationalité tunisienne. L’interprétation faite par le président est inquiétante. Cette journée du 13 août, fête des Femmes, s’est transformée en jour de deuil. Nos droits ont été bafoués et c’est inadmissible ! »
La Tunisie est le pays des contrastes. Entre ceux qui sont pour l’égalité et d’autres qui ne le sont pas. Le 13 août , il y a deux ans de cela, cette date a marqué un grand tournant où des hommes et des femmes sont descendus à l’avenue Habib Bourguiba pour soutenir cette initiative. Deux ans plus tard, les Tunisiens sont partagés sur cette question en particulier. C’est ce qui fait peut-être la richesse du débat.