L’annonce du prochain gouvernement Mechichi se fait attendre… Alors qu’aujourd’hui les défis à relever sont de taille. Entre un taux de chômage en hausse à 18%. Et une baisse du PIB de 20.4% par rapport au premier trimestre de 2020. Ces chiffres ressortant des dernières données de l‘INS.
Dans ce contexte, Sahbi Ben Fraj, co-fondateur du mouvement Watan Adel (mouvement Patrie équitable), dresse un état des lieux du paysage politique. De même qu’il apporte des précisions sur le travail qui attend le gouvernement Mechichi. Et ce, dans une déclaration exclusive à leconomistemaghrebin.com.
Ainsi, il souligne: « Après l’annonce du chef du gouvernement désigné de former un gouvernement de compétences nationales, il faut dire qu’il y a eu d’abord quelques réactions négatives de la part de certains partis. Comme Ennahdha, le Courant démocrate, Qalb Tounes et Echaab avec moins de réserves. Mais la donne a très vite changé avec les sondages de Sigma Conseil. Je pense que cela leur a donné à réfléchir à deux fois ».
Puis, il poursuit: « Je pense que le mouvement Ennahdha va adhérer au processus. Tout en essayant d’avoir un maximum de garantie; notamment sur les noms des ministres qui seront désignés. A mon sens, ce gouvernement passera. Car l’intérêt d’aujourd’hui est d’avoir une trêve politique. Ce qui laissera le temps aux partis de se restructurer et de se remettre en question. D’ailleurs, j’ajouterai qu’un temps mort avec une pause de deux ans est nécessaire. »
« Mais la certitude, c’est que la tâche ne sera pas facile pour Hichem Mechichi de faire face à la fois aux révendications socio-économiques et à la crise de la Covid-19. De plus, il faut finir avec ce régime politique qui a montré ses limites; mais plus encore, qui n’a jamais fonctionné. A mon sens, un forum national autour des réformes est plus que nécessaire ».
Enfin, notons qu’il ne reste que quelques jours avant l’annonce de la composition du gouvernement. Et certains se demandent encore si les ministres apolitiques du gouvernement précédent resteront en place. Avec une question qui revient avec acuité, en cette période de crise, sur la réduction ou pas du nombre de ministères et de secrétariats d’état du prochain gouvernement. Waid and see…