Que dire de la mort prématurée, à l’âge de 72 ans, d’un ami de plus de « trente ans » que la maladie du siècle a emporté brutalement. Qu’il a combattue avec courage et dignité mais aussi dans la sérénité du chevalier qui pressentait qu’il était temps de mettre pied à terre. Telle est la vie, telle est la volonté divine !
Que dire d’un homme qui portait la Tunisie dans son cœur. Une Tunisie qu’il a servie avec abnégation et dévotion tout au long de sa longue carrière de haut commis de l’Etat. D’ailleurs, au plus profond de son être, il était conscient qu’il ne travaillait pas pour un régime mais pour la Mère patrie qu’il vénérait tant. Où qu’il fût aux commandes des ministères de l’Equipement, de l’intérieur et des affaires sociales. Il y a laissé son empreinte, celle d’un homme juste, soucieux autant d’efficacité que de cohésion sociale.
Que dire d’un homme d’honneur, d’une intégrité morale irréprochable, fin connaisseur de la Tunisie profonde, humaniste, ouvert sur toutes les fenêtres de la culture universelle, mais citoyen profondément implanté dans cette bonne terre jusqu’au bout des ongles.
Et quand une certaine justice revancharde -parfois aux ordres- s’est acharnée sur lui, en tant que « symbole de l’ancien régime » sur le financement du RCD, alors que la trésorerie ne figurait pas dans ses prérogatives, il fut contraint de comparaître quasi quotidiennement devant un juge d’instruction. Ali Chaouch est resté digne, face à la tempête : « Nous savons que tu as eu ton lot de harcèlement et de comparutions devant le juge. Cela te causait de la peine mais tu n’as pas douté une fois, ni eu de peur ou de regrets car tu avais la certitude d’avoir accompli ton devoir envers ta patrie et ton peuple », avait témoigné Chedly Naffati, son compagnon de route, lors de son oraison funèbre.
Adieu l’ami, à l’un de ses jours, quelque part là où tu es. Loin de la justice des hommes. En attendant la justice du ciel, là où celle des hommes a failli.