Les exportations tunisiennes d’huile d’olive pour toute cette saison généreront des recettes records de plus de 2 milliards de dinars, en exportant 340 mille tonnes, contre 1,2 milliard de dinars, durant la saison précédente.
Ces recettes de l’huile d’olive devraient contribuer à environ 4,25% du budget de l’Etat du pays, lequel s’élève à 47 milliards de dinars.
Le PDG de l’Office national de l’Huile, Chokri Bayoudh, a indiqué, dans une interview accordée à l’agence TAP, que les ventes de ce produit ont atteint, à fin juillet 2020, environ 294 mille tonnes, pour une valeur de 1,7 milliard de dinars, contre des exportations de 100 mille tonnes, d’une valeur de 1,2 milliard de dinars, pour toute la campagne précédente.
« Les exportations d’huile d’olive conditionnée se sont élevées à 20 mille tonnes, et on espère qu’elles atteindront 25 mille tonnes d’ici la fin de la saison », a-t-il noté.
D’après le responsable, le prix de vente moyen de l’huile d’olive s’est situé, pour cette saison, au niveau de 12 dinars pour le conditionné (4 euros par bouteille) et de 6 dinars par kg pour le vrac, soulignant que ces prix sont déterminés par le marché mondial.
« A la fin de cette saison d’exportation (novembre 2020), nous nous attendons à parvenir à exporter environ 340 mille tonnes, ce qui drainera des recettes totales dépassant les 2 milliards de dinars », a-t-il réitéré.
Bayoudh a souligné que malgré la crise sanitaire mondiale, due à la propagation de la pandémie du Covid 19, la commercialisation de l’huile d’olive tunisienne n’a pas été interrompue.
« Durant les deux mois de mars et avril, qui ont été marqué par la décision du confinement total, nous sommes parvenus à exporter, une moyenne de 45 000 tonnes par mois », a affirmé le responsable.
Et d’ajouter que « 80% des exportations d’huile d’olive étaient dirigées vers les pays de l’Union européenne (26 pays), 15% vers les États-Unis d’Amérique et le Canada, et 5% vers le reste des pays ».
Le responsable a fait savoir que la Tunisie œuvre depuis plusieurs années à diversifier ses marchés d’exportation et à mieux se positionner dans des nouveaux marchés, tels que les marchés asiatiques, principalement la Chine et l’Inde, ainsi qu’à renforcer sa présence sur les marchés américain et canadien, dont la croissance annuelle varie entre 5 et 8%.
Il a noté, ainsi, que l’huile d’olive tunisienne est exportée, aujourd’hui, vers 54 pays, de part le monde. « La Tunisie est devenue le premier exportateur d’huile d’olive conditionnée dans le monde vers le Canada », a précisé le responsable.
Et d’ajouter que le fait que la Tunisie parvienne à exporter 80% de son huile d’olive vers l’Union européenne qui demeure leader au plan mondial au niveau de la production et de l’exportation, reflète la qualité supérieure de son produit.
Il a rappelé que ce marché exige des normes strictes en termes de qualité et de conditions sanitaires.
Selon le responsable, l’action sera axée sur la valorisation de l’huile d’olive tunisienne, en se focalisant sur la question du conditionnement et du renforcement de la production de l’huile d’olive biologique (exportation de 50 mille tonnes au cours de cette saison), ainsi que l’exportation vers les USA, premier importateur dans le monde d’huile d’olive biologique ( près de 40 mille tonnes sont importées annuellement en vrac et conditionnée)
Contribuer à l’équilibre de la balance commerciale alimentaire
Le responsable a estimé que l’exportation de l’huile d’olive permettra d’atténuer le déficit de la balance alimentaire commerciale qui enregistrera cette année un déficit, à cause de la régression remarquable des exportations des fruits et légumes ainsi que des produits de la pêche.
Il a estimé que les ventes de l’huile d’olive représenteraient entre 60% et 70% des exportations des produits alimentaires, contre un taux de 40% au cours des dernières années.
Selon l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), le déficit de la balance commerciale alimentaire s’est amélioré, au cours des sept premiers mois de l’année, pour atteindre 222,4 MD contre un déficit de 801,3 MD au cours des sept premiers mois de 2019.
Appel pour augmenter la part d’exportation de l’huile d’olive tunisienne vers l’Union Européenne
S’agissant de la demande de la Tunisie d’augmenter la part des exportations de l’huile d’olive vers l’UE, Bayoudh a précisé que la part de la Tunisie est de l’ordre de 56,7 mille tonnes exonérés des droits de douane, rappelant que le dernier accord remonte à 2005.
Depuis cette date, aucune hausse n’a été accordée malgré les demandes incessantes de la Tunisie de porter son quota à 100 mille, en attendant l’accomplissement des négociations sur l’ALECA, a-t-il fait savoir.
Concernant les écarts entre les quantités exportées vers l’UE ( 56,7 mille tonnes ( quota autorisé) et les 220 mille tonnes, Bayoudh a précisé que l’opération d’exportation est réalisée de deux manières différentes.
Il s’agit de l’exportation du quota convenu (56,7 mille tonnes ), dont les quantités seront consommées dans les pays de l’UE et l’application du régime de perfectionnement actif (TPA) qui permet à des industriels européens d’importer de l’huile d’olive originaire de Tunisie, en franchise de droits de douane, mais sous la condition d’exporter hors de l’Union européenne des tonnages d’huile équivalents (conditionnée et en vrac).
L’augmentation de la part des exportations tunisiennes vers l’UE permet de développer les exportations de l’huile d’olive tunisienne conditionnée vers un marché qui, selon lui, a encore de grandes perspectives avec une valeur ajoutée respectable.
Avec TAP