Sans détour, le secrétaire général de l’UGTT annonce que la centrale syndicale n’a rien à voir avec la composition du gouvernement Mechichi. Ainsi, il confirme qu’il n’est pas concerné par la composition des gouvernements.
D’ailleurs, il ne s’agit pas d’une première. Puisque l’UGTT a déjà affirmé auparavant sa neutralité par rapport à la composition des gouvernements Essid et Chahed. Un choix qui concorde avec les propos de l’ex-secrétaire général Houcine Abbassi: « L’UGTT n’est pas concernée par le pouvoir, car c’est un contre-pouvoir ». Ainsi, le gouvernement Mechichi se trouvera à l’épreuve de l’UGTT.
Par ailleurs, la centrale syndicale a plusieurs revendications à soumettre au gouvernement. D’ailleurs, alors que l’ARP n’a pas encore donné sa confiance au gouvernement Mechichi, le secrétaire général de l’organisation demande le versement de la troisième tranche des augmentations de la fonction publique. En outre, notons que le prochain gouvernement se trouvera devant un chantier immense de problèmes et de défaillances.
L’emploi précaire et les agents qui attendent la régularisation désespérément
Car déjà, le ministre de l’Education Mohamed Hamdi a signé une convention pour la régularisation du statut d’environ 40% des enseignants suppléants à partir de septembre prochain; à charge d’en recruter 1000. De même, le ministère s’est engagé pour le recrutement de tous les diplômés de la Licence des sciences de l’éducation. Ainsi, le gouvernement Mechichi se retrouvera devant le coût financier des régularisations. Sans oublier le dossier des ouvriers des chantiers et des ouvriers des sociétés de l’environnement et du jardinage.
A l’approche du mois de janvier, les mouvements sociaux n’épargnent personne
Vu la conjoncture économique critique, il n’est pas exclu que les mouvements sociaux reprennent violemment en Tunisie. Notamment avec le taux de chômage qui atteint 18%; en hausse à cause du confinement imposé par le gouvernement pour circonscrire la propagation de la Covid-19. Et à cela s’ajoute la détérioration du pouvoir d’achat déjà amoindri depuis 2011. D’ailleurs, les mouvements sociaux sont devenus violents (barrage de route, grève de la faim et sit-in au sein des établissements de souveraineté). Reste à savoir si le gouvernement Mechichi est capable de maîtriser ce phénomène.
Quel sort pour les entreprises publiques?
En effet, la question se pose. Car, les entreprises publiques souffrent d’un déficit incroyable lié à la mauvaise gouvernance. Voire même, elles sont en état de mort clinique. De ce fait, il est urgent que le gouvernement Mechichi agisse. Et l’exemple le plus illustrant reste celui de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG). Cette entreprise publique est incapable de verser les salaires de ses fonctionnaires, d’où l’urgence de l’intervention en Tunisie.