L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tiendra mardi prochain une séance plénière. L’ARP consacrera cette plénière au vote de confiance au gouvernement proposé par Hichem Mechichi.
Le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi l’avait dévoilée, lundi 24 août à minuit. Son cabinet ministériel est composé de 28 portefeuilles ministériels et secrétariats d’Etat. Selon lui, ce gouvernement est composé de compétences nationales indépendantes. Il s’agit du résultat d’un mois de concertations avec partis politiques, groupes parlementaires et personnalités publiques.
Le 25 juillet dernier, le président Kais Saïed avait chargé Hichem Mechichi, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement sortant, de la formation du nouveau gouvernement. Et ce après la démission de Elyes Fakhfakh visé par une affaire de suspicion de conflit d’intérêts.
Programme de la plénière
Les travaux de la séance plénière démarreront mardi matin par la présentation du programme du gouvernement. Un débat général s’en suivra avec une intervention d’une durée d’au moins 3 minutes pour chaque député.
L’obtention du vote de confiance exige une majorité absolue des voix (109 sur un total de 217 députés). En vertu de l’article 143 du règlement intérieur de l’ARP (traduction non officielle du DCAF), « Avant l’ouverture de la séance relative au vote de confiance au gouvernement, un dossier contenant un résumé du programme de travail du gouvernement ainsi qu’une brève présentation de ses membres est distribué aux membres de l’Assemblée.
Le Président de l’Assemblée se charge de présenter brièvement le sujet de la séance. La parole est, par la suite, donnée au chef du gouvernement désigné qui présente un bref exposé du programme de travail de son gouvernement et de ses membres proposés. La parole est ensuite donnée aux membres de l’Assemblée dans la limite du temps alloué au débat général lors de cette séance.
Réponses aux questions des députés
Le chef du gouvernement chargé reprend de nouveau la parole pour interagir avec les interventions des membres de l’Assemblée. La séance est levée et se poursuit durant le même jour pour voter la confiance. Le vote de confiance est un vote unique sur l’ensemble des membres du gouvernement et la mission assignée à chaque membre ».
Par ailleurs, des mesures exceptionnelles ont été prises par le parlement pour le déroulement de la séance plénière de vote de confiance au gouvernement en lien avec la situation sanitaire du pays et dans le cadre de l’application de la stratégie de lutte contre le Covid-19.
Parmi ces mesures, l’obligation de porter des masques de protection, de se soumettre à la prise de température avant d’entrer dans l’enceinte parlementaire et de respecter la distanciation physique tout en évitant les regroupements.
Le parlement assurera la transmission directe de la plénière via sa page officielle Youtube. De plus, des salles équipées seront aménagées pour permettre de suivre les travaux et réduire le nombre des personnes présentes dans la tribune presse.
Positions mitigées envers gouvernement Mechichi
La séance consacrée au vote de confiance pour le gouvernement Mechichi se tient mardi 1er septembre. Alors que les positions des partis et groupes parlementaires demeurent mitigées face au gouvernement proposé.
Bien qu’ils conviennent que la situation économique et sociale dans le pays est critique et que la formation du futur gouvernement est urgente, les partis et groupes parlementaires ne sont pas unanimes quant au choix de Mechichi de former un gouvernement de compétences indépendantes. Certaines parties considèrent que cette démarche consacre la marginalisation du rôle pivot des partis dans une démocratie et un désaveu des résultats des élections.
Zoom sur les positions des partis politiques
En effet, le mouvement Ennahdha (54 députés) s’oppose à la démarche de Mechichi. Il appelle à la formation d’un gouvernement d’unité nationale bénéficiant d’un large soutien politique. Ce gouvernement devrait tenir compte de l’équilibre parlementaire et des résultats des élections législatives de 2019. D’ailleurs, le mouvement prévoit une réunion du Conseil de la choura lundi 31 août. Et ce pour déterminer sa position pour le vote ou non en faveur du gouvernement Mechichi.
Qalb Tounes (27 députés au parlement) a émis des réserves sur certains noms figurant sur la liste du gouvernement Mechichi, mais dit vouloir « mettre un terme à l’étape d’un gouvernement visé par un conflit d’intérêts et aller vers un nouveau gouvernement ». Son Conseil national devrait se réunir incessamment pour donner sa position définitive sur l’équipe gouvernementale proposée.
Attayar et mouvement Echâab : positions divergentes
En effet, le Conseil national du parti Courant démocrate (Attayar) a d’ores et déjà décidé de ne pas voter. Le mouvement Echaab qui forme avec Attayar le groupe démocratique (38 députés) n’est pas du même avis. Echaab devrait quant à lui donner la position définitive de son parti. Et ce à l’issue de la réunion de son bureau politique prévue ce week-end.
Al-Karama (19 députés) refuse le choix d’un gouvernement de technocrates. Il s’oriente vers la perspective de ne pas voter la confiance au gouvernement de Mechichi. Décèle-t-on dans les déclarations de la coalition.
En effet, le Parti destourien libre (PDL- 16 sièges au parlement) refuse la nomination de Taoufik Charfeddine à la tête de l’Intérieur. Le PDL refuse également celle de Mohamed Boussetta à la tête de la Justice. D’ailleurs, il demande au chef du gouvernement de les changer. D’ailleurs, il avait conditionné son soutien au gouvernement Mechichi par l’éloignement de l' »Islam politique ».
Tahya Tounes : soutien conditionné pour le gouvernement Mechichi
En effet, le mouvement Tahya Tounes (10 députés) a dit soutenir le gouvernement tant qu’il s’engage à mettre en œuvre un programme urgent. Et ce pour atténuer les retombées économiques et sociales de la Covid-19, préserver les emplois et entamer les grandes réformes.
D’ailleurs, le cabinet ministériel proposé par Hichem Mechichi a subi une modification. Et ce avant sa soumission au parlement pour le vote de confiance. En effet, Mechichi ayant remplacé le candidat proposé à tête du ministère de la Culture Walid Zidi par une autre personnalité. Ce dernier avait déclaré ne pas vouloir assumer cette responsabilité.
Avec TAP