J-1 avant le fameux verdict: le gouvernement Mechichi passera-t-il ou pas? Telle est la grande question qui interpelle tout le monde. Aujourd’hui, reste à savoir ce qui se passera si le gouvernement Mechichi ne passe pas. Quelle serait donc la suite?
En effet, un double scénario se précise. Soit le président de la République Kaïs Saïed dissout le Parlement. Ce qui impliquerait de nouvelles élections anticipées. En effet, cette décision de dissolution revient au président de la République Kaïs Saïed. Ce qui est donc une forte probabilité. Et nous aurions ainsi le même résultat représentatif au sein du Parlement; à savoir aucune majorité.
Soit, encore une autre hypothèse, il maintient le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh à son poste. Avec la possibilité d’un remaniement ministériel.
Ainsi, le constat serait donc le même. Les Tunisiens se retrouveraient pour la énième fois face à un changement gouvernemental. Ce qui laisse entendre non seulement une instabilité politique. Mais aussi un pays avec des difficultés socio-économiques plus chaotiques que celles de 2011.
Plus encore, la dette extérieure totale (celle de l’Etat et des entreprises) a atteint plus de 78,2 milliards de dinars en 2018, soit 74 % du PIB. Alors qu’elle était de 23,5 milliards en 2010 (37,4% du PIB), soit un triplement de son volume.
Indépendamment de cette fragilité du paysage politique, une grande question demeure. Jusqu’où l’égo des dirigeants politiques les mènera. Constatant leur immaturité politique à vouloir se trouver dans des situations de tiraillements politiques. Où chacun se voit déjà devenir un chef de gouvernement…
« L’écroulement de l’économie est intensifié »
Que faut-il comprendre de ce qui se passe? Elyes Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie à Séoul et dans bien d’autres pays comme la Corée, l’Inde, Japon et l’Allemagne dresse un état des lieux. Il précise dans ce contexte: « L‘écroulement de l’économie est intensifié par une deuxième vague Covid-19. Le peuple tunisien se laisse encore une fois distraire par un énième épisode insipide de marchandages politiques et de suspens au sujet du passage d’un autre gouvernement mort-né. »
Et de conclure: « Il faudra réaliser une fois pour toutes que les politiciens post-révolution sont une grande partie du problème et ne sont pas capables de trouver les solutions exigées par la situation dramatique du pays. A moins de souhaiter l’établissement d’une deuxième commission financière internationale après celle de 1869 qui a ouvert la voie à la colonisation française. »
Face à ce climat tendu, y a-t-il un sage dans ce pays pour remettre l’équilibre et revenir à l’essentiel? Relancer l’économie, maintenir un équilibre social, lutter contre le chômage et bien d’autres facteurs, car la liste est bien longue…