La séance plénière de l’ARP consacrée au vote de confiance au nouveau gouvernement proposé par Hichem Mechichi a démarré aujourd’hui comme prévu. Entre ralliements inattendus et revirements spectaculaires des partis politiques, l’issue du vote est incertaine.
La scène politique connait une effervescence des grands jours avec coups de théâtre et revirements à 180°. Ce qui annonce déjà une spectaculaire recomposition de l’échiquier politique dans les jours à venir.
Recomposition de la scène politique
Ainsi, après moult tergiversations, le Conseil de la Choura du mouvement d’Ennahdha (54 députés), très divisé sur cette question, a décidé, tard dans la nuit de lundi, d’accorder sa confiance au gouvernement proposé par Hichem Mechichi.
Par contre, le parti satellitaire d’Ennahdha, la Coalition al Karama (19 députés) avait décidé, lundi soir, d’opposer son veto au gouvernement Mechichi.
Sans surprise, pour le parti Qalb Tounes (29 députés) a annoncé, plus tôt dans la journée du lundi, qu’il accordera sa confiance à ce gouvernement. Tout en émettant des réserves concernant certaines nominations ministérielles, notamment celles des ministères de souveraineté, « qui manquent de compétence, d’expérience et d’indépendance », dixit le communiqué publié hier lundi à l’issue du conseil national du parti.
Achaab retrouve l’opposition
Mais coup de tonnerre, le mouvement Achaab revient à l’opposition en se rétractant à la dernière minute et en annonçant lundi soir, ne pas accorder sa confiance au gouvernement Mechichi, « le programme de ce dernier n’étant pas clair ».
Toutefois, le secrétaire général du parti, Zouhair Maghzaoui a confirmé que, lors de la réunion des chefs de quatre partis et les présidents de leurs groupes parlementaires au palais de Carthage, le président de la République ne dissoudra pas le Parlement même si le gouvernement proposé ne passe pas.
Qui dit la vérité ?
Par contre, il a totalement nié que le Président ait proposé à Qalb Tounes et à Ennahdha de faire tomber le gouvernement Mechichi et de laisser le gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes poursuivre ses fonctions tout en écartant Elyes Fakhfakh.
Or, cette déclaration est en totale contradiction avec celle de Nabil Karoui, lequel affirmait lors d’un point de presse tenu lundi 31 août, « qu’on l’a appelé » pour lui demander de ne pas accorder leur confiance au gouvernement Mechichi. En insinuant que cet appel provenait du palais de Carthage.
Pour sa part, Mustapha Ben Ahmed, le président du bloc de Tahya Tounes au Parlement, présent à la réunion de Carthage, a annoncé, dans une déclaration à Mosaïque FM, que Kais Saïed, a proposé aux partis de garder l’actuel gouvernement de gestion des affaires mais en changeant son chef actuel Elyes Fakhfekh par une autre personnalité. Alors qui croire ?
Nuance
Et, chose curieuse mais qui mérite cependant d’être relevée. A l’issue de l’audience accordée hier lundi à Hichem Mechichi, le communiqué de la présidence de la République décrit l’invité du chef de l’Etat au palais de Carthage comme étant « ministre de l’intérieur, chargé de former le gouvernement », et non plus « Hichem Mechichi chargé de former le gouvernement ». La nuance est de taille…
Va-t-on, en cas de vote de défiance à l’ARP, garder l’actuel gouvernement de gestion des affaires mais en changeant son chef actuel Elyes Fakhfakh par l’un de ses ministres maîtrisant les dossiers économiques ; alors que les bailleurs de fonds scrutent à la loupe l’issue du vote du 1er septembre ?