Triste paradoxe : alors que la Tunisie fête aujourd’hui 5 septembre la Journée du savoir, des dizaines de docteurs dans différentes spécialités littéraires et scientifiques observent un sit-in au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Et ce, depuis 65 jours.
Ainsi, il va de soi que le chômage en Tunisie n’épargne aucun niveau d’études. Que ce soit ceux qui ont abandonné leurs études et ceux qui ont soutenu leur thèse de doctorat. Ayant fait un parcours universitaires de huit années après le bac (3 ans pour obtenir la licence, deux ans pour obtenir le master et trois ans pour soutenir la thèse). Comme par hasard, la Journée du savoir 2020 coïncide avec le 65ème jour de sit-in des docteurs chômeurs.
Les docteurs ne parviennent pas encore à accéder à leur seul rêve, à savoir : l’enseignement universitaire et rien que l’enseignement universitaire. Car, ces docteurs refusent catégoriquement aucune autre voie d’emploi, notamment l’entrepreneuriat. Leur argument principal consiste à dire que le seul débouché de la thèse est l’enseignement à l’université. « A quoi bon se lancer dans l’entrepreneuriat alors que l’on a tant peiné pour l’obtention de la thèse ? Il aurait fallu dans ce cas le faire après l’obtention de la licence ». Nous confie l’une des docteures.
D’ailleurs, les sit-inners affirment leur refus catégorique de toutes les mesures annoncées par le ministère de l’Enseignement supérieur, en date du 30 août. Soit la mise à disposition de 1000 postes pour les titulaires d’un doctorat. Ces postes seront répartis entre des universités et des sociétés privées. De plus, le ministère a annoncé que 250 postes de « maîtres-assistants » sont d’ores et déjà disponibles dans des universités publiques. Confirmant la majoration du salaire mensuel des enseignants contractuels de 1400 DT à 1600 DT.