Le terrorisme a une fois de plus frappé. En ce dimanche 6 septembre à Sousse. Selon les premières informations qui circulent, trois terroristes ont été abattus et le quatrième vient d’être arrêté. Comment expliquer ce qui s’est passé ? S’agit-il d’un rituel mis en pratique toutes les fois qu’il y a un changement politique qui déplaît à certains ?
Pour Faouzi Ben Abderrahmane, ancien ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle : « Cet attentat terroriste montre à quel point nous sommes encore vulnérables par rapport au terrorisme et surtout quand il s’agit de groupes « .
Et de poursuivre: « Mais l’urgence c’est d’avoir des réponses à des questions essentielles comme celui de connaître les vrais responsables de l’endoctrinement de ces jeunes. A savoir qui a commandité cet attentat celui de tuer les sécuritaires, ceux de la garde nationale ? Quels sont les appuis dont ils ont bénéficié pour passer à l’acte ?. «
Avant d’ajouter: » Il est d’autant plus important de connaître leur profil, mais plus encore on se demande pourquoi les services de renseignement ont failli de les détecter…Cela dit, je ne veux pas entrer dans la logique pour savoir si c’est lié à un changement politique. En revanche, je raisonne à partir des faits réels et avérés… Et tous ceux qui travaillent dans l’appareil judiciaire s’ils ne sont pas capables de nous informer les faits réels. A mon avis, il n’y a pas un deal avec les traîtres de la nation..Tout comme je pense que la justice a un rôle très important pour déterminer exactement quels sont les dessous de plusieurs affaires restées en suspens. »
De son côté, Belkahia Radhi, observateur de la scène politique, partant d’ un constat personnel, souligne via son post : »Le terrorisme islamiste a encore frappé . Pendant qu’on continue à divertir le peuple par des manœuvres politico mafieuses , la terreur se poursuit . Jusqu’à présent on nous a sorti des dossiers sur tout et n’importe quoi. Qui aura le courage un jour d’éclairer l’opinion publique sur les envois de nos jeunes en Syrie et en Libye ? Qui aura le courage de constituer un groupe parlementaire qui irait enquêter dans les geôles syriennes et irakiennes pour connaître qui a embrigadé ces jeunes tunisiens ? Quel parcours ont-ils emprunté ces djihadistes pour arriver sur les zones des combats et par quelle filière ils se sont-ils rendus là bas ? Si on est vraiment une démocratie que des parlementaires lancent une telle initiative . Et le peuple les applaudira . »
« Zéro tolérance avec le terrorisme »
Par ailleurs, Nadia Mesghouni, Directrice générale de SDES ( développement études stratégiques) souligne pour sa part: » Ces groupes terroristes sont suffisamment habiles pour utiliser le bouleversement national qui pourrait résulter de la propagation de la pandémie et de l’instabilité politique pour persuader d’avantage de recrus de rejoindre leurs rangs, ainsi que pour tirer profit de la situation afin de planifier et conduire des attaques ciblées, notons que l’EI est allé jusqu’à exhorter ses adeptes à continuer activement à mener le djihad et à profiter du dispositif sécuritaire saturé pour lancer des attaques, ils prospèrent grâce à l’instabilité et au chaos, continueront à le faire dans le climat actuel. »
« Notre Etat ne doit pas baisser la garde »
Et de poursuivre: « A noter que l’idéologie djihadiste n’est pas morte et la situation reste préoccupante tant qu’il y a ceux qui les encouragent et les défendent. Ils sont invisibles, ils sont à l’intérieur et à l’extérieur des frontières. Et ils choisissent leurs cibles sans discernement et ils constituent un évènement exceptionnel et inattendu. Et le gouvernement est obligé de prendre des mesures exceptionnelles ».
Et de conclure: « Notre Etat ne doit pas baisser la garde pendant la covid-19 car ces ennemis profitent de cette crise politique et sanitaire pour mettre la pression et l’affaiblir de plus. Zéro tolérance avec le terrorisme et avec ceux qui lui trouvent des éloges, tout relâchement sécuritaire peut mener à des catastrophes. »