Environ 45% des entreprises innovantes enquêtées sur un échantillon de 80 PME innovantes considèrent que le marché public est une opportunité pour faire des affaires. Ainsi que d’écouler leurs produits, a indiqué le DG de l’innovation et du développement technologique au ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Kais Mejri.
Intervenant à un webinaire sur l’achat public et l’innovation, organisé jeudi, à l’initiative du département de l’industrie, en collaboration avec le projet « Innov’i – EU4Innovation », de l’Union européenne, il a précisé que 30% des entreprises interviewées ont affirmé que le marché public est une référence importante et une bonne image pour le développement de l’entreprise aux niveaux national et international.
Le marché public en tant que garantie de paiement…
Par contre, 15% des entreprises interrogées considèrent que le marché public est une garantie de paiement. Alors que d’autres considèrent que le marché public est une perte de temps. D’après un sondage lancé auprès des startups tunisiennes dont notamment celles qui ont des produits et services innovants. Lequel sondage sera publié prochainement par le ministère de l’Industrie.
Il a indiqué que 50% des startups n’ont soumis, au cours des deux dernières années, aucune offre pour les marchés publics. Mejri a, en outre, souligné que ce webinaire s’inscrit dans le cadre de la feuille de route nationale de l’achat public d’innovation, lancée en juillet 2020 par le ministère. En collaboration avec toutes les parties prenantes dont notamment la Haute Instance de la Commande Publique (HAICOP), le ministère des TIC et l’écosystème des startups. Sans oublier les partenaires sociaux.
Accélérer les réformes en lien avec l’innovation et la technologie…
Cette rencontre est la deuxième d’une série de trois webinaires qui visent à inciter les politiques et preneurs de décisions à accélérer les réformes économiques en lien avec l’innovation et la technologie.
« Innovi » est un projet d’appui au renforcement de l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation en Tunisie. Il est financé par l’Union Européenne et mis en oeuvre par Expertise France.
Dégager des recommandations…
Les groupes de travail ont été formés pour discuter et dégager des recommandations. Et ce, sur trois axes, à savoir la professionnalisation pour former et renforcer les capacités des acheteurs publics. Ainsi que la communication par la mise en place des guides pratiques. Sans oublier la communication autour des success stories et la réglementation, a affirmé Mejri .
De son côté, l’expert international, Laurent Denaux, a souligné que l’achat public et l’innovation ont une grande importance. Notamment en période de crise économique et sanitaire. Faisant savoir que les marchés publics en Tunisie représentent environ 15% du PIB. Soit 40% du budget de l’Etat.
« Aujourd’hui, la Tunisie dispose de plusieurs atouts pour réussir le défi de la redynamisation de l’économie tunisienne. Dont la maturité de son écosystème innovation. Ainsi que la solidité et la stabilité de la réglementation des marchés publics e le Startup Act. Egalement la transformation digitale et la multiplication des startups», a affirmé l’expert international.
D’après lui, la réglementation publique inadaptée aux conditions de l’achat et de l’innovation et la non-professionnalisation du métier d’acheteur public sont les principaux freins qui entravent l’émergence de l’achat public et l’innovation.
Le métier de l’achat public…
Pour sa part, la directrice générale de l’Observatoire national des marchés publics (ONMP) de la Haute Instance de la Commande Publique (HAICOP), Rim Zehri, a mis l’accent sur la nécessité de parler du « métier de l’achat public » pour avoir des gens compétents. Capables de mener à bien l’opération d’achat public. Et d’utiliser les mécanismes et les modes de passation qui existent dans la réglementation.
Elle a rappelé que le cadre réglementaire actuel prévoit certains mécanismes relatifs aux marchés publics. Lesquels peuvent être utilisés pour promouvoir l’innovation.
Avec TAP