Le Parti destourien libre (PDL) a présenté, mardi, lors d’une conférence de presse, un document sur les priorités du gouvernement pour les cent premiers jours au pouvoir. Ce document, qui sera remis à la présidence du gouvernement, a été élaboré par le Centre des études stratégiques et de documentation du parti.
La présidente du PDL et de son bloc parlementaire, Abir Moussi, a souligné que l’attraction des investissements et la relance de la croissance économique sont aujourd’hui tributaires d’une situation sécuritaire stable. Et ce, aussi bien pour le promoteur économique local et étranger. « Ce dernier ne prendra pas le risque d’investir dans un pays instable où les réseaux du terrorisme, de corruption et de blanchiment d’argent n’ont pas été démantelés », a-t-elle dit.
« La Tunisie n’est pas à l’abri des listes noires pour suspicion de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme tant que l’Etat n’a pas le courage de démanteler ses réseaux et de lutter effacement contre la corruption », a-t-elle prévenu.
Sur le plan économique
Le parti a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer une loi pour réglementer les marchés publics et circonscrire la corruption et traiter avec sérieux le dossier de l’énergie, notamment en faisant face, par les voies légales, aux tentatives de blocage de la production du phosphate. Tout en œuvrant à trouver des solutions à la crise d’El Kamour.
S’agissant du secteur touristique, le parti a souligné l’impératif de mettre en œuvre les mesures annoncées par le gouvernement. Mesures visant à soutenir les entreprises touristiques touchées par la pandémie de Coronavirus. Et financer le secteur en vue de sauver le reste de l’actuelle saison touristique.
Quant au secteur de l’agriculture et de la pêche, Moussi a estimé qu’il est le seul secteur capable de sauver la situation économique détériorée. Et ce, en appelant le gouvernement à convier les responsables du secteur à un débat sur les mesures d’urgence à prendre pour les accompagner dans cette crise.
« Il est nécessaire de valoriser l’investissement agricole. Ce dernier a régressé de 28% et de revoir son système, notamment en mettant en place des dispositions exceptionnelles comportant des avantages fiscaux dans la Loi de Finances 2021 », a-t-elle ajouté.
Activer l’accord de libre-échange avec le marché africain
S’agissant du secteur commercial, la présidente du PDL a souligné l’impératif d’activer l’accord du libre-échange avec le marché africain qui « ouvrira de larges perspectives aux commerçants tunisiens ».
Elle a, dans ce contexte, appelé à accélérer l’examen du dossier des importations. Ainsi que revoir les accords avec certains pays. Et ce, en suggérant de se limiter à l’importation de matières premières qui ne sont pas fabriquées en Tunisie.
Abir Moussi a, sur un autre plan, appelé à une révision approfondie du régime de change en Tunisie de manière à ce qu’il soit adapté au marché financier international, proposant de mettre en place un fonds pour maîtriser la dette extérieure.
S’agissant du volet social, Moussi a demandé un audit global des stocks en médicaments et leur distribution, outre le paiement des cotisations des établissements de santé publics et privés.
Selon, la présidente du PDL, il est également nécessaire d’unifier la base des données des catégories démunies dans un souci de transparence dans la distribution des aides, proposant d’inclure à cette catégorie les familles touchées par la pandémie de Coronavirus. Même de manière ponctuelle, à l’instar des fonctionnaires des secteurs de la culture et du tourisme.
Quant au domaine de l’éducation, le PDL exige d’augmenter son budget pour l’année prochaine. Et de consacrer une partie à la maintenance des institutions éducatives et à l’investissement dans le secteur.
Avec TAP