Organisée par le Groupe de la Banque Mondiale et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); la cinquième rencontre de L’Economic Policy Dialogue (EPD) se tiendra à Tozeur. Et ce, le 24 septembre 2020 sur le thème: « Déficit énergétique et Energies renouvelables ».
En Tunisie, le déficit énergétique structurel et croissant ne fait que s’accentuer depuis 2011. En raison de la croissance continue de la demande énergétique et de la diminution soutenue de la production nationale en hydrocarbures. D’un autre côté le développement des énergies renouvelables reste très limité. En effet, la part des énergies renouvelables dans la production de l’électricité est seulement de l’ordre de 3%.
Scénario alarmant
Des travaux récents de prospective énergétique ont montré que le déficit énergétique de la Tunisie devrait augmenter de manière drastique durant les prochaines décennies. Ce scénario alarmant est à l’origine de réflexions avancées par les pouvoirs publics. Et ce, sur la nécessité d’adopter et de mettre en œuvre une politique de transition énergétique. Laquelle permettra, à la fois, de réduire la dépendance énergétique et de jouer un rôle clé dans la création de richesse et d’emplois. Et par conséquent avoir un apport considérable en matière de croissance économique inclusive.
Cette situation a conduit les pouvoirs publics à adopter en 2016 une stratégie énergétique à l’horizon 2030. La mise en œuvre de cette stratégie devait permettre à la Tunisie d’engager une nouvelle politique de transition énergétique. Celle-ci aura certes des retombées positives sur la croissance économique et l’équité sociale.
Par ailleurs, la Tunisie a soumis sa contribution nationale déterminée (CDN) dans le cadre de ses engagements envers l’Accord de Paris. Avec un objectif climat de baisser l’intensité carbone de 41% à l’horizon 2030, par rapport à 2010.
Atteindre cet objectif climat est conditionné par la mise en œuvre de la stratégie énergétique. Vu que le secteur de l’énergie représente 75% du potentiel d’atténuation de la CDN.
Actuellement, la Tunisie a lancé les travaux de mise à jour de la CDN. Ainsi que l’élaboration d’une stratégie bas carbone à l’horizon 2050 dans le secteur de l’énergie.
Nécessité d’une réforme intégrale et progressive
De plus, dans le domaine des énergies renouvelables plusieurs initiatives ont été entreprises. En dépit de ces initiatives, plusieurs barrières entravent encore l’atteinte des objectifs préconisés. Elles sont de différents ordres: technique (réseau de transport, interconnexion, etc.); financier (bancabilité du PPA, opérationnalisation du Fonds de Transition Energétique); foncier, gouvernance (rôles du ministère de l’énergie, de l’ANME, de la STEG, du secteur privé…); et réglementaire (régulateur indépendant).
Il y va sans dire que le système énergétique nécessite une réforme intégrale et progressive. Le Gouvernement l’a déjà initiée. Via plusieurs initiatives et la mise en place de politiques énergétiques et de plans d’action dédiés. Fixant des objectifs en matière de pénétration des énergies renouvelables dans le mix électrique.
Toutefois, l’atteinte de ces objectifs exige aussi une vision globale de long terme, cohérente et intégrée. Et ce, pour transformer progressivement le système énergétique en un système qui répond: aux exigences de la sécurité énergétique; la compétitivité économique; l’équité sociale; et la protection de l’environnement.
Favoriser la résilience des systèmes et des populations
Étant donné le contexte de la Covid-19 et la grande fragilité introduite par la pandémie dans nos systèmes économiques, il est primordial que cette vision favorise la résilience des systèmes et des populations, post-Covid. Dans une optique de croissance durable privilégiant les PPP durables (éco-tourisme, transports verts, agriculture verte, etc.). Et le développement d’activités vertes et inclusives.
En effet, cette cinquième rencontre de l’Economic Policy Dialogue a pour objectif de proposer des recommandations. Elles permettent de dépasser les obstacles, afin d’accélérer le développement des énergies renouvelables.
Car, le but ultime est de réduire le déficit énergétique. Mais aussi contribuer à l’atteinte des objectifs de la transition énergétique: la sécurité énergétique; la compétitivité économique; l’équité sociale; et l’action climat.
La rencontre prendra la forme d’un dialogue libre, franc et dynamique. Le débat sera mené, durant deux heures, en donnant la parole à tous les participants. Les interventions seront orientées vers des recommandations très précises sur les problématiques soulevées lors du débat.
Les intervenants débattront, dans un premier temps, de la sécurité énergétique et les moyens du développement des énergies renouvelables (ER) et la mise en œuvre du plan d’accélération des projets ER y compris la gouvernance du secteur de l’énergie, le dispositif réglementaire au profit du développement des ER et le financement des énergies renouvelables: rôle du secteur privé et des acteurs financiers ; opérationnalisation du Fonds de transition énergétique (FTE).
Dans un deuxième temps, les intervenants débattront de la question du développement des énergies renouvelables dans un contexte de relèvement post-pandémie et de renforcement de la résilience; ainsi que la promotion d’une croissance durable, verte et bas carbone.