La loi de finances 2021 doit être une opportunité pour reconsidérer le rôle de l’Etat; surtout dans l’investissement public et les transferts sociaux. C’est ce que déclare le directeur des études au sein de l’UGTT, Karim Trabelsi. Et ce, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
En effet, Karim Trabelsi affirme que l’adoption de cette politique permettra d’atténuer la tension sociale. Notamment dans le bassin minier et à El-Kamour. Il s’exprime dans une interview à lire dans le prochain numéro de l’Economiste Maghrébin (version papier), prévu pour le 30 septembre 2020.
Ainsi, il estime que tous les dossiers doivent être traduits budgétairement; et ce, au niveau de la loi de finances 2021. Car, il précise qu’une loi de finances n’est pas purement une loi économique. Elle est plutôt une loi socio-économique qui prend en considération les aspects sociaux.
Par ailleurs, il annonce les priorités de l’UGTT quant à cette loi. Tout d’abord, la première priorité est l’augmentation salariale qui va atténuer les répercussions de la crise pour les fonctionnaires. Lesquels constituent une frange importante de la masse salariale tunisienne. Et de rappeler que l’UGTT a signé un accord sur les augmentations salariales avec le gouvernement Chahed. Et ce, à partir du mois août 2021. « Mais pour le moment, nous n’avons pas d’informations claires sur le degré de respect de l’accord », ajoute-t-il.
Ensuite, la deuxième priorité porte sur la révision à la hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).
Quant à la troisième priorité, elle porte sur la régularisation de la situation des ouvriers des chantiers et les formes d’emploi indécent. Par conséquent, la régularisation de tous ces dossiers doit se traduire à travers la loi de finances.
Pour illustrer l’importance de l’intervention sociale, M. Trabelsi rappelle que les banques centrales, dans plusieurs pays ont adopté des politiques non-conventionnelles. Et ce, à l’instar de la Banque centrale de la Grande Bretagne. Cette dernière a eu recours à une politique expansionniste similaire à la politique adoptée suite à la sortie de la Crise de 1929. Cette politique s’est orientée vers l’augmentation des dépenses publiques, l’investissement public et les transfert sociaux. Et ce, pour augmenter le niveau de la demande globale.
Pour lui, actuellement, la Tunisie ne parvient pas à se déconnecter de la Covid-19 qui a mis à mal la croissance et tous les pays en crise. Alors, « lorsqu’on voit ce qui se passe ailleurs dans le monde, plusieurs pays se sont orientés vers des politiques non-conventionnelles », affirme-t-il.
Par ailleurs, notre interlocuteur regrette que les secteurs clés de l’économie soient en panne à cause de la Covid-19. Et notamment les secteurs exportateurs.