La Tunisie enregistre un recul de quatre places dans le rapport World Happiness Report dans son édition 2020. C’est ce relève le site de l’Index mondial dont la mission est d’évaluer le degré de bonheur des citoyens de 153 pays. Ce résultat incite à décrypter les causes d’un classement très peu enchanteur.
Ainsi, en tête du classement de World Happiness Report, figurent les pays suivants :
- Finlande et Danemark
- Suisse
- Islande
- Norvège
- Les Pays-Bas
- Suède
- Nouvelle-Zélande
- Autriche
- Luxembourg
Pour le cas de la Tunisie, il convient de recourir à une comparaison entre le classement World Happiness Report de la Tunisie et ceux des autres pays. Et ce, pour comprendre l’ampleur de la situation critique. La Tunisie occupe la 128ème place sur 153 pays. Pourtant, malgré la guerre et les affrontements armés en Palestine, elle devance la Tunisie (125ème place). A l’échelle maghrébine, la Tunisie est devancée par la Lybie (80ème place), le Maroc (97ème place) et l’Algérie (100ème place). A l’échelle africaine, la Tunisie ne fait pas mieux, puisqu’elle est devancée par tous les pays africains. Pour rappel, dans son édition de 2012, La Tunisie arrive à la 105ème place avec un score de 4.8, derrière le Maroc (99ème), la Libye (78ème). Ainsi, il s’agit d’une dégradation remarquable.
Il est possible de recourir à un certain nombre de piste pour comprendre les raisons du classement de la Tunisie. En effet, le bonheur est un tout. Plusieurs facteurs contribuent à la propagation du bonheur chez une nation.
Baisse du pouvoir d’achat
Depuis 2011, le pouvoir d’achat ne manque pas de se détériorer. Et ce, à cause de l’inflation galopante. Le dernier indicateur communiqué récemment par l’Institut national de la statistique affirme que l’inflation a atteint 5,4% au mois d’août 2020. Récemment les soldes d’été ont été un échec retentissant d’après Mohsen Ben Sassi. Il s’agit du président de la Chambre syndicale nationale du commerce du prêt-à- porter et des tissus; laquelle relève de l’UTICA. Obligé de changer son comportement de consommation, le Tunisien se voit privé de plusieurs loisirs voire même de nécessités.
Un chômage qui n’épargne la majorité des secteurs
Chiffres à l’appui, le taux de chômage a atteint 18% durant le deuxième trimestre 2020. Il passe donc de 15,1% au premier trimestre 2020 à 18% durant le deuxième semestre de la même année. L’inactivité, causée par le chômage, a toujours des répercussions psychologiques douloureuses. Et ce, notamment sur les diplômés de longue date qui se sont trouvés être les proies d’un chômage structurel. Ainsi, l’ascension sociale n’est plus possible grâce à l’éducation. Celle-là était l’ascenseur social dont tout le monde est fier. Ainsi, le chômage exclut toute possibilité de bonheur.
L’augmentation du nombre des crimes dans toute la République
En effet, dans un article publié, en 2019, par nos confrères du quotidien La Presse, des chiffres alarmants interpellent le lecteur et affirment l’ampleur du problème. « Les affaires de meurtres sont passées de 333 à 401 en 2018. Les agressions en tous genres ont augmenté de 9% à 46.251 cas. Les affaires de vols se sont établies à 49.601 en 2018 contre 48.825 affaires en 2017.
Pourtant, ces mêmes statistiques indiquent que les unités de sécurité ont réalisé des succès importants. Ils sont estimés à 81%, dans plusieurs affaires relatives aux agressions, meurtres, vols, trafic de drogue et émigration clandestine. Une étude réalisée par l’Institut tunisien des études stratégiques confirme également la tendance haussière de la criminalité en Tunisie. Elle prend, semble-t-il, une ampleur considérable en chiffres et formes de violences. Durant ces six dernières années, le nombre des plaintes déposées pour crime a atteint 200.000 ».