La contrebande est un domaine qui intéresse les femmes de plus en plus dans les zones frontalières tuniso-algériennes. C’est ce qu’avance une enquête sur terrain menée par le Centre Carnegie du Moyen-Orient.
Menée par la chercheuse Dali Ghanem, l’étude affirme que plusieurs femmes algériennes sont devenues actives dans le domaine de la contrebande. La chercheuse considère que ce phénomène n’est pas surprenant. Bien que les femmes représentent 49% de la population algérienne cependant, elles ne représentent que 15% de la population active.
D’ailleurs, la discrimination entre les genres affirme ce phénomène. Preuve à l’appui, le rapport Global Gender Gap Report 2020 qui classe l’Algérie en 132ème position sur 153 pays. Ce phénomène concerne les femmes au foyer, les célibataires et les veuves. « Pour subvenir à leur besoins, les femmes entrent massivement dans le domaine de la contrebande alors que ce domaine est, historiquement, l’apanage des hommes ». Lit-on dans l’enquête. Plusieurs femmes ont pu réussir dans ce domaine et améliorer leur situation, d’après la même source.
Contrairement aux contrebandiers hommes qui font la contrebande de l’essence en premier lieu, la majorité des femmes ont choisi de faire la contrebande de marchandises en relation avec le monde des femmes à l’instar du maquillage, l’équipement de la cuisine, tissu et autre. La chercheuse considère que cela leur permet de se distinguer et d’avoir une spécificité par rapport aux hommes.
Ainsi, dès que la contrebandière rassemble sa marchandise, elle prend la route vers Tunis notamment vers le gouvernorat de Kasserine et le gouvernorat de Gafsa. Ces femmes arrivent sur le sol tunisien, vendent leurs marchandises et rentrent le jour même. C’est ce que révèle le témoignage d’une femme dans l’enquête sur terrain. A l’instar des hommes, les femmes ne manquent pas de soudoyer tous les intervenants : y compris le chauffeur, qui prend le risque de transporter de la contrebande, puis le douanier.