Présentation du Rapport annuel 2019 de l’UBM, sur « Les systèmes bancaires et financiers maghrébins ». Elle a eu lieu le jeudi 24 septembre 2020. Lors de cet événement, Ahmed El Karm, président du Conseil d’Administration de l’Union des Banques Maghrébines (UBM) déclarait que « le rapport traite de l’année 2019. Mais que la Covid-19 est venue gommer en partie les résultats de l’année ».
« D’ailleurs nous ne pouvons pas ignorer l’impact de la Covid-19 sur les économies et les banques maghrébines. Ces dernières sont mobilisées pour que toutes les entreprises en fonctionnement pendant 2019 continuent leur activité après la crise sanitaire.
Cette crise sanitaire s’est imposée à ces entreprises. Le tissu économique n’est pas responsable. Et les banques ont apporté leur soutien à l’échelle maghrébine. Pour aider les entreprises et les particuliers à atténuer les effets de la Covid-19.
Ainsi, l’une des stratégies a été la réduction du taux d’intérêt dans les espaces monétaires. Pour alléger la charge financière des entreprises et des particuliers. Une autre a consisté dans le report des échéances du crédit bancaire. Et ce, pour que les ressources soient allouées pour faire face aux charges incompressibles de salaire principalement et les nouveaux frais de fonctionnement. Sans oublier le crédit de soutien aux particuliers.
En général, il y a eu une forte mobilisation pour venir en aide aux agents économiques productifs et les aider à subir le moins possible les effets de cette crise. En 2020, nous avons enregistré une baisse de la liquidité.
Preuve d’innovations financières
Par ailleurs, Ahmed El Karm précisait, lors de son intervention, que les banques centrales ont été à la hauteur. Car elles ont fourni aux banques toutes les liquidités nécessaires. Et ce, pour que ces dernières puissent assurer à leur tour leur rôle de soutien.
Et d’ajouter qu’il ne faut pas oublier que ces nouvelles activités ont engendré de nouveaux risques. C’est la raison pour laquelle il y a eu des mécanismes qui ont fonctionné, tels que les garanties publiques pour les prendre en charge. Mais malgré tout ce constat, les banques financent ces activités dans un environnement morose. De plus, le nouveau risque va rejaillir sur les performances de banques; telles que le PNB et le bénéfice bancaire.
Il y a inévitablement un effort supplémentaire de provisionnement de consolidation des fonds propres. Car, il faut que les banques maintiennent en 2020 et 2021 certains ratios comme ceux du capital et de provisionnement, selon les normes internationales.
« Plus que jamais les banques doivent faire preuve d’innovations financières pour servir l’économie. La Covid-19 démontre qu’il faut intégrer les nouvelles technologies de l’information et susciter les nouvelles start-up. Il faut que les systèmes de financement soient adaptés à la structure et aux schémas d’évolution de la startup » ajoute-t-il.
Digitalisation et banques maghrébines
Concernant la digitalisation, Ahmed el Karm pense que « les pays qui ont mis de leur coté une avancée réelle de digitalisation ont réussi à sortir de la Covid-19 mieux que d’autres. D’ailleurs la digitalisation en Tunisie a été utilisée pour venir en aide aux couches les plus défavorisées et pour suivre le nombre de contaminations. Plus qu’un mot, la digitalisation est une pratique permanente, quotidienne et effective. Elle permet aussi aux banques maghrébines d’être plus performantes. AI, Cloud et big data sont des avancées technologiques qui permettent une digitalisation plus rapide et plus efficiente.
Alors, pour Ahmed El Karm, on ne peut pas rester les bras croisés devant une situation que nous ne pouvons pas accepter. Puisque plus de 40% de la population maghrébine n’a pas de compte bancaire. Le compte bancaire devrait être aujourd’hui un droit. Il intègre le détenteur dans une mouvance moderne pour pouvoir relever de nouveaux enjeux économiques.
Enfin, triste record mondial, le volume de circulation de cash en dehors du système bancaire. En effet, en Tunisie, 16,5 milliards de dinars de billets de banque sont conservés en dehors du système bancaire. Imaginez juste qu’une partie de ce montant intègre le système bancaire et son bénéfice sur le financement des entreprises. Ainsi que le règlement de la liquidité. Il faut avoir la volonté économique et politique pour combattre cette économie parallèle. »
Ahmed el Karm conclut que les banques doivent intégrer la responsabilité sociétale. D’après lui, les activités bancaires ainsi que ce que les banques maghrébines financent ne doivent pas avoir d’impact négatif sur l’environnement. Leur engagement doit être fort.