L’entretien d’hier, mercredi 23 septembre, entre le Président de la République Kaïs Saïed et Hichem Mechichi montrant le Chef de l’Etat tançant vertement le chef du gouvernement pour le choix de ses conseillers a de quoi étonner. Jamais dans l’histoire de la Tunisie les protocoles d’usage n’ont été si malmenés.
Belkahia Radhi, observateur de la scène politique, revient sur le fond et la forme de cette rencontre dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Il estime que sur le fond , « le Président Kaïs Saïed n’a pas tort de s’indigner de la nomination par le Chef du Gouvernement de conseillers qui sont sous le coup d’une décision de justice ».
Pour ce qui est de la forme, Belkahia Radhi souligne pour sa part: « Il est grave et dommageable que le Président de la République et le Chef du Gouvernement se donnent ainsi en spectacle. »
Et de poursuivre: « Quel message passent-ils aux citoyens et aux yeux du monde ? Une image de division, d’irrespect des protocoles et des institutions et une image de gabegie au plus haut sommet de l’Etat . «
Et de conclure: » Il n’est pas dans les prérogatives du Président de la République de contester les choix du Chef de Gouvernement. Tout ceci en sachant que c’est lui même qui a choisi ce même Chef de Gouvernement … »
En somme, entre les deux hommes, la rupture semble consommée. Mais pour les Tunisiens ce qui importe ce sont les actes et non les tiraillements mis en scène qui sont loin de résoudre les vrais problèmes de la Tunisie. L’heure n’est plus aux tiraillements car il y a péril en la demeure. Si au plus haut sommet de l’Etat règne la discorde, que dire du reste? On n’arrête pas de dire qu’il faut redonner l’espoir aux Tunisiens mais en dernière analyse, ce n’est qu’une utopie…