Loin des tiraillements politiques, aujourd’hui, il y a urgence à redynamiser l’économie. Quelles sont les priorités du gouvernement Mechichi?
Faouzi Ben Abderrahmane, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle apporte son éclairage. Et ce, sur les priorités du gouvernement, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
Ainsi, Faouzi Ben Abderrahmane souligne que la situation économique est catastrophique. Tout en ajoutant que plus de la moitié du tissu industriel est au bord de la faillite. Il précise dans ce contexte: « Hichem Mechichi a constitué un gouvernement; tout en cherchant des conseillers, à savoir des compétences ayant servi dans l’ancien régime. Alors, je me pose la question: Est ce que le pays manque de compétences? La réponse est non, la Tunisie regorge de compétences ».
Selon lui, « la priorité d’aujourd’hui est de se concentrer sur les problèmes économiques. Car le tissu économique est en danger ».
En outre, Faouzi Ben Abderrahmane revient sur les statistiques de l’INS relatives au taux de la pauvreté qui passe de 4% à 15%. Rappelons que l’estimation d’un revenu de 2 dollars par jour pour une personne, c’est-à-dire environ 5 dinars, représente les ménages pauvres. Autrement dit, si on fait le calcul pour une famille composée de 4 personnes, on a environ 20 dinars. Alors, il est urgent de s’attaquer à la lutte contre la pauvreté, qui est en hausse.
Et de poursuivre: « Il n’est plus le temps de perdre chaque minute. Or, Mechichi au jour d’aujourd’hui n’a fait que prendre les mauvaises décisions. Du coup, il est loin d’être convaincant ».
Avant d’ajouter: « Le pays vit une crise profonde. Mais plus encore, le pays a besoin de leadership. Car, au lieu d’innover dans les politiques publiques et apporter des réponses concrètes et économiques, ce gouvernement ne fait qu’exécuter. Et ce, sans se poser les bonnes questions. Comme: comment créer une dynamique économique et rétablir la dignité des Tunisiens? Sachant qu’un tiers de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté.
Par ailleurs, Faouzi Ben Abderrahmane estime qu’il est inacceptable qu’on arrive à ce taux de pauvreté. Alors que l’INS renseigne principalement sur le niveau de revenus. Mais qu’en est-il de la qualité des services publics, comme la santé, l’accès à l’éducation et le transport. A quand ces grands chantiers?