98% des agences de voyage exerçant en Tunisie, sont menacées de faillite, d’ici fin octobre 2020. Si les mesures d’appui financier prises par le gouvernement en faveur du secteur, depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, ne sont pas mises en exécution. C’est ce que déclare Jabeur Ben Attouch, président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV).
Ainsi, le responsable met en garde contre l’effondrement de l’activité des agences de voyages. En effet, il rappelle qu’elle compte plus de 1300 agences de voyages et près de 20 mille emplois directs et indirects. Le responsable affirme que 28% des agents exerçant dans cette filière ont été déjà licenciés. Et ce, à la suite du confinement général.
En outre, 80% des agences de voyages affirment qu’elles ne pourront plus résister à cette crise. A cet égard, elles ne pourront plus honorer leurs engagements financiers, au-delà du mois de septembre courant. C’est ce qu’affirme le président de la Fédération.
Car, 98% des agences font savoir qu’elles seront menacées de faillite, si l’Etat n’intervient pas. Et ce, en activant la mesure relative à la mise en place d’une ligne de crédit de 500 millions de dinars (MD). Laquelle est destinée à permettre aux établissements hôteliers et touristiques touchés par la pandémie de Covid-19, de payer les salaires de leurs employés.
Cependant, « jusqu’à ce jour, aucun crédit n’a été octroyé à l’une de nos agences », note-t-il. Soulignant que 50 agences uniquement ont reçu l’accord de principe des banques. Sur un total de 268 agences qui se sont inscrites sur la plateforme « entreprise.finances.gov.tn », pour bénéficier de ces crédits.
Application de la ligne de crédit
Toutefois, l’origine du problème consiste au rejet des banques de cette ligne de crédit. Pourtant le ministère des Finances et la Société tunisienne de garantie (Sotugar) ont signé sur la convention. Mais, les banques ont rejeté l’accord car, elles revendiquent la modification d’un certain nombre de clauses.
Et d’ajouter que « le plus bizarre dans toute cette affaire, c’est que ces mêmes banques représentent plus de 60% des actionnaires de la Sotugar, qui a déjà signé la convention. Ce qui nous pousse à nous interroger sur le sérieux de ces mesures ».
Alors, M. Ben Attouch appelle le gouvernement à intervenir pour activer cette ligne de crédit. Car elle permettra de sauver l’industrie touristique tunisienne.
Sachant que seuls 29% des employés des agences de voyages ont reçu la prime de 200 dinars pour le mois d’avril. Et juste 2,5% d’entre eux l’ont reçue, pour le mois de mai; regrette encore l’intervenant.
Par ailleurs, il annonce que les difficultés financières des agences de voyages vont s’aggraver davantage. Et ce, étant donné qu’elles ne seront plus en mesure d’honorer leurs engagements vis-à-vis des sociétés de leasing. Pour ce qui est des financements pour l’acquisition de moyens de transport, en 2019.
Dans ce contexte, M. Ben Attouch appelle le gouvernement à intervenir auprès des banques pour reporter les échéances du leasing; mais aussi des différents charges (impôts, Cnss, crédits bancaires…). Et ce, jusqu’au mois de décembre 2021.
En outre, il propose encore, la réouverture de la plateforme « entreprise.finances.gov.tn ». Et ce, pour permettre à un maximum d’agences de voyages d’obtenir des crédits. Ainsi que d’accélérer le traitement des demandes en attente. De même que les procédures d’octroi de ces crédits. Recommandant de faire profiter les employés qui atteignent les 55 ans, du mécanisme de la retraite anticipée. Et de trouver des formules avec les compagnies d’assurance pour le paiement de la prime d’assurance multiristique professionnelle de 2021 (amnistie ou échelonnement)
De plus, il fait savoir que la Fédération se penche sur l’élaboration d’un projet. Le projet consiste à instaurer une meilleure cohabitation entre le tourisme et le coronavirus.
Alors, la FTAV présentera le projet à l’Association internationale du transport aérien (IATA), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT). Il vise à permettre à l’agence de voyages de retrouver son rôle de « garante et gardienne » de cette cohabitation. Le projet constate que les cas de contaminations sont le résultat du tourisme non assisté et non accompagné.
Au final, le président de la Fédération des agences de voyage affirme l’inexistence de cas de contaminations parmi les touristes qui sont entrés dans le cadre de voyages organisés par les agences de voyage. Donc, le responsable exhorte le gouvernement à appuyer les professionnels de cette filière. Et ce, pour qu’ils puissent assurer la pérennité de leur activité.
Avec TAP